Un voyage de l’Afghanistan à l’Asie du Sud Est et de l’Afrique à l’Amérique, au cœur des cultures du monde entier, un voyage dans un univers fascinant d’images puissantes et méditatives, un voyage au cœur de l’humain, avec des portraits d’une intensité rare. L’exposition « Le monde de Steve McCurry » dévoile plus de 150 photos, imprimées en grand format et superbement mises en valeur par une scénographie élégante.
« Voyager et photographier, regarder le monde dans lequel nous vivons, je ne peux imaginer de meilleur moyen de vivre cette vie qui nous a été donnée. »
En 1979, Steve McCurry est le premier reporter occidental à infiltrer les rebelles moudjahidines à l’arrivée des Russes en Afghanistan : une série de photos en noir et blanc ouvre l’exposition et raconte cette guerre¹. Malgré leur brutalité, on se surprend à les trouver belles. La suite de l’exposition nous invite à nous égarer dans un labyrinthe de portraits en couleurs et images contrastées, où se mêlent, sans chronologie ni thématique, cultures, ethnies, scènes de rues, visages et paysages capturés sur tous les continents. Un éblouissement !
Le cliché iconique de cette exposition, c’est celui de « la petite afghane aux yeux verts », Sharbat Gula². Cet émouvant portrait réalisé en 1984 à Peshawar, au nord du Pakistan, dévoile alors au monde le sort des réfugiés fuyant l’Afghanistan. En 2002, Steve McCurry retrouve Sharbat Gula. Le second cliché est saisissant, la petite Afghane est devenue femme, elle n’a que 30 ans, mais le visage est transformé, les traits se sont durcis, les yeux n’ont plus la même transparence… la beauté s’en est allée, comme un tribut payé à cette guerre.
« Les bonnes photos ne poussent pas sur les arbres »… Avec humour, Steve McCurry raconte les heures, parfois les semaines de patience pour obtenir, dans le même instant, la perfection du décor, de la symétrie, des couleurs et de la lumière. Il passera ainsi 4 mois à photographier les temples d’Angkor, 3 mois à sillonner le marché flottant de Srinagar au Kashmir. Témoignent de cette persévérance quelques images rares. Celles des temples khmers désertés par les touristes, rendent à ces lieux, le temps d’une photo, dignité, mystère et toute la sérénité de ce pays bouddhiste.
« Une photo peut exprimer un humanisme universel ou simplement révéler une vérité délicate et poignante en exposant une tranche de vie qui pourrait autrement passer inaperçue. »
Sensibles, esthétiques, inédites ou célèbres, les photos de Steve McCurry racontent un monde humain, un monde digne, un monde en couleurs et en émotions. Un joli voyage !
Véronique de Labarre
Créatrice du site d’accessoires de mode en ligne Tipthara
Exposition « Le monde de Steve McCurry » au Musée Maillol, 59-61 rue de Grenelle, Paris 7e. Jusqu’au 29 mai 2022.
¹Afin de pouvoir les sortir d’Afghanistan, Steve McCurry coud ses pellicules dans ses vêtements et charge ses appareils avec des pellicules vierges.
²Steve McCurry mettra 18 ans à retrouver Sharbat et sa famille. Il fera en sorte que sa famille ait toit et éducation.
MES ADRESSES RUE DE GRENELLE
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