Helvétique depuis 1351, abritant le commerce de la soie, de la laine, du lin et du cuir, Zurich la prospère est devenue une très grande place financière et, on le sait moins, le foyer d’artistes tels que Chagall, Giacometti, les Dadaistes ou Picasso qui y ont laissé leurs empreintes. Belle destination pour un week-end prolongé !
La couleur pour religion
Les églises, c’est par ces témoins de l’histoire que commence souvent la découverte d’une ville. Zurich n’y dérogera pas et c’est en visitant la St Peters Kirche que son intérieur baroque vous étonnera avec les couleurs des panneaux sombres qui contrastent avec les colonnes rouges de la nef et la blancheur des stucs décoratifs. Mais elle est surtout remarquable à l’extérieur par sa gigantesque horloge de 8,70m de diamètre, la plus grande d’Europe. Ensuite, la Grossmünster qui possède deux tours jumelles visibles de loin car cette cathédrale domine la ville depuis la rive de la Limmat avec des vitraux dus à Augusto Giacometti. Enfin, la Fraumünster, un ancien couvent de femmes, ornée de vitraux de Chagall aux tonalités différentes, vert, bleu, jaune, orange et rouge, et « le Paradis » de Giacometti.
Une ville de contrastes
D’un côté, l’Altstadt, la vieille ville médiévale aux rues pavées et maisons décorées de statuettes comme dans le quartier de NIederdorf et, de l’autre, la Cabaret Voltaire, le centre du mouvement Dadaiste créé en 1916 par Tristan Tzara, Hans Arp et Francis Picabia qui se voulaient anarchistes en réaction au carnage de la Première guerre mondiale (un art sans méthode mais livré au hasard et à l’absurde).
D’un côté aussi, la collection d’un amateur éclairé, l’industriel Emil G. Bührle, qui présente des peintres impressionnistes français, Monet, Degas, Corot, Van Gogh ou Gauguin et, de l’autre, la Gare centrale, un bâtiment colossal de la fin du 19ème siècle qui accueille les voyageurs avec « l’Ange gardien », une statue aux couleurs chatoyantes de Niki de Saint Phalle suspendue au plafond.
Zurich l’intrépide
S’il pleut, visitez le Musée du Design où cette expression artistique s’imprime dans les trains, les objets, les bijoux ou le verre. S’il fait beau, promenez-vous dans l’un des nombreux parcs de la ville comme le Zürichhorn, où, cachés derrière des arbres majestueux, apparaissent des statues d’artistes modernes, une sculpture d’Henry Moore, une œuvre cinétique de Jean Tinguely dont le mécanisme est mis en mouvement d’avril à octobre. Jusqu’à rencontrer dans une harmonie de couleurs vives Le Corbusier Haus, un des derniers projets que l’architecte d’origine suisse a réalisé peu avant sa mort en 1965.
Sans oublier le restaurant le Kronenhalle où les jeunes artistes du début du siècle venaient ripailler sans un sou en poche et payaient en nature, j’entends en laissant leurs tableaux en échange, œuvres qui ornent les murs de l’établissement. Quoi de plus agréable que de déguster un émincé de veau à la zurichoise accompagné d’un roesti bien grillé au milieu de Picasso, Chagall ou Giacometti !
Vicky Sommet
Zurich vient d’obtenir la seconde place derrière Singapour sur 102 concurrents au 1er classement mondial des villes intelligentes 2019 (Paris est en 51ème position…).