Je craque pour Cracovie

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Ville polonaise, classée par l’Unesco parmi les douze plus importants ensembles architecturaux du monde, Cracovie est la ville où Nicolas Copernic, le père de l’astronomie moderne, a étudié et où Helena Rubinstein a passé son enfance avant de partir servir la beauté des femmes à travers le monde.

Une histoire en marche

À une heure trente de Paris, Cracovie, l’ancienne capitale, est la destination idéale pour un grand week-end de promenades pour découvrir le château de Wawel, témoin des couronnements successifs et lieu des sépultures royales dans sa cathédrale, la grand Place avec la Halle aux draps Renaissance où arrivaient les laines d’Angleterre et des Pays-Bas, l’église Notre-Dame où un fonctionnaire de la ville sonne l’heure avec sa trompette en laissant le morceau inachevé comme son ancêtre qui, ayant reçu une flèche dans le cou, mourut dans l’exercice de son interprétation. C’est aussi la ville qui abrite La Dame à l’hermine peinte par Léonard de Vinci, un des quatre portraits de femmes connus de l’artiste avec La Joconde ou la Belle Ferronnière.

La ville qui plie mais ne rompt pas

L’Europe n’est pas un vain mot pour Cracovie, car elle a été européenne bien avant l’heure, mais souvent à ses dépens. Fondée par une tribu slave, détruite par les Mongols puis polonaise, elle accueillit le Congrès des rois, un premier Sommet consacré au péril turc. Attaquée par les Suédois, elle devint ville d’occupation par les Saxons, les Russes, les Prussiens et les Autrichiens jusqu’en 1918 où les professeurs de l’Université mirent leurs toges pour ne pas avoir à porter l’uniforme de l’occupant. Avec la seconde guerre mondiale, Cracovie fut occupée par les Allemands et 32 000 Juifs furent déportés. Auschwitz en garde la terrible cicatrice et le ghetto juif raconte ce passé douloureux sans oublier l’industriel Oskar Schindler qui en sauva plus d’un millier (le film de Steven Spielberg, La liste de Schindler nous l’a rappelé à juste titre).

©Cracovie - Mid&Plus

Une ville sainte et salée

L’ancien évêque de Cracovie, devenu le Pape Jean-Paul II, est présent dans toute la ville, statues, bougies, portraits peints ou tissés, il est même installé à 135 mètres sous terre dans l’ancienne mine de sel de Wieliczka qui se visite après avoir descendu 354 marches en bois. Tout est en sel de gemme, le sol, les murs, les sculptures des mineurs, la cathédrale, ses 2 kilomètres de galeries, les lacs salés et les chapelles souterraines, et Frédéric Chopin, le pianiste polonais, ou Goethe visitèrent cette source d’« Or blanc » dont les bénéfices permettait le fonctionnement de l’université et subvenait aux besoins des professeurs. Les souterrains de la ville ne sont pas en reste, galeries commerçantes, restaurants ou musée archéologique.

Reconnaissance bien méritée, Cracovie vient d’être nommée Capitale européenne de la culture gastronomique pour 2019. Et comme découvrir une ville c’est aussi le faire avec ses papilles, je vous conseille le mois de juin pour déguster les spécialités polonaises lors du Festival des pierogi ou celui des obwarzanek, les petits pains ronds cracoviens, et d’assister, assis à table, à la rencontre de grands chefs tout en découvrant d’anciennes recettes de la cour royale en suivant les itinéraires gourmands organisés dans toute la ville.

Tout respire l’époque médiévale de cette ville autrefois florissante et qui a gardé ses plus beaux atours pour être regardée et admirée quand la douceur du printemps attire les promeneurs le long de la Vistule.

Vicky Sommet

MES ADRESSES EN VILLE

♦ Où dormir ?  Orlowska Townhouse Appartments, Slawkowska Street 26 : 4 étoiles de la vieille ville en zone piétonne, chambres avec du mobilier années 20-30, restaurant servant de la cuisine française dans les galeries souterraines comme cela se fait beaucoup là-bas.
♦ Les spécialités culinaires ? Les pierogi, sorte de raviolis fourrés à la viande, aux légumes ou à la prune, servis salés ou sucrés, qu’on trouve partout dans la ville, à toute heure du jour et de la nuit, tandis que les harengs marinés avec un verre de vodka et le gibier comme le bison des bois ou le chevreuil le disputent aux écrevisses à pattes rouges sur les tables des restaurants. Enfin, à l’aube, les retraités installent leur stand ambulant au coin des rues pour attendre les fêtards avec un obwarzanek, un bretzel chaud au sel, graines de pavot ou sésame, des pains troués qui existent depuis 1394.
♦ Où faire du shopping ? Le rez-de-chaussée de la Halle aux draps (Rynek Glòwny) où se côtoient boutiques d’artisanat, poupées en costume régional, rideaux en dentelle, jeux d’échec en bois ou verres et vases en cristal de Bohême. Sans oublier les vodkas et les bijoux en ambre et en argent.

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