Une cliente séduite par la philosophie écoresponsable d’une entreprise qui commence par réorganiser les services financiers et prend la direction générale de la plateforme, c’est ce qu’a réalisé Audrey Goudin en trois ans avec une agilité surprenante.
Un parcours sans faute
Après un parcours brillant en école de commerce, Audrey s’oriente vers les finances et débute sa vie professionnelle dans le secteur des médias. Elle consacre une dizaine d’années au groupe Lagardère ainsi qu’à la revue Psychologie Magazine. En 2019, l’entreprise Marcel dont elle est cliente recherche une directrice financière. Cette offre coïncide avec une envie de changement et Audrey se lance avec curiosité et enthousiasme dans sa nouvelle activité. En 2021, deux petites années après son arrivée dans la société, on propose à Audrey le poste de directrice générale qu’elle accepte sans hésitation.
C’est quoi Marcel ? Une plateforme VTC (voiture de transport avec chauffeur). Fondée en 2014 elle met en relation des chauffeurs indépendants et des clients particuliers ou professionnels.
Quelle est la différence entre les taxis et les VTC ? Les taxis sont autorisés à stationner ou « marauder » sur la place publique, les VTC ne peuvent travailler que sur réservation et doivent être stationnés en dehors de la voie publique ; d’où le terme « voiture de remise » qui est apparu au XVIIe siècle à Paris. Pour la petite histoire, vers 1640 un certain Nicolas Sauvage inventa le premier service de carrosses qu’il louait à l’heure ou à la journée.
Pourquoi Marcel ? Un des deux créateurs était fan de Jacques Brel et certains se souviendront qu’un des musiciens prénommé Marcel était régulièrement encouragé par un sonore « Chauffe Marcel » proféré par le chanteur. Le prénom bien français fut adopté.
Quelle est la clientèle ? Une part importante se situe dans la tranche 30 à 50 ans, sensible à l’écologie, mais elle n’est pas exclusive. La crise sanitaire a été compliquée et Marcel se tourne vers le déplacement de professionnels ainsi que l’organisation d’évènements sans oublier le transport de groupe et de personnes à mobilité réduite. Nous élargissons nos compétences à la province et sommes présents à Nice et à Lyon.
Parlez-nous de leur démarche écoresponsable ? J’adhère totalement aux valeurs de Marcel et aux objectifs que sont la neutralité carbone et le service mobilité 100% français. L’intégralité des émissions carbone est compensée à travers des projets tels qu’un four solaire en Bolivie, le traitement des déchets à Madagascar, des plantations d’arbres… 5 000 chauffeurs sont inscrits sur la plate-forme et un chauffeur sur deux possède un véhicule hybride. La qualité du service est essentielle, nous avons un engagement RSE (responsabilité sociétale des entreprises) et nous œuvrons pour l’innovation. Je dirais que notre plate-forme vise la bienveillance et la qualité à la française.
Qu’avez-vous changé depuis que vous êtes directrice générale ? C’est une petite structure de 25 collaborateurs dans laquelle j’ai impulsé de l’agilité. Il y avait beaucoup d’inertie due à l’organisation. J’ai supprimé les échelons et installé beaucoup plus de transversalité.
Quelles sont vos qualités ? La persévérance, je ne baisse pas les bras, je cherche les solutions.
Ce qui vous plaît le plus ? J’ai découvert le secteur de la mobilité, la complexité de ses métiers. Il faut trouver un équilibre entre l’offre et la demande. C’est un domaine très varié, très diversifié, très réactif.
Ce qui vous plait le moins ? On ne voit pas toujours le fruit de nos efforts quotidiens.
Le domaine de la mobilité est difficile, car très concurrentiel et très complexe, mais Audrey aime son univers dans lequel vitesse, souplesse et adaptabilité sont les maîtres-mots. La rigueur des chiffres alliée à l’agilité, à la réactivité et à l’humanisme résument assez justement la riche personnalité d’Audrey.
Brigitte Leprince