Dominique Bona sera reçue en séance solennelle sous la Coupole ce jeudi 23 octobre 2014 par Jean-Christophe Rufin. La petite dernière élue à cette prestigieuse institution le 18 avril 2013 au fauteuil de Michel Mohrt (33e fauteuil) sera la huitième femme à y siéger. Portrait d’une Mid&Plus discrète (elle est née en 1953).
Fille de ? Arthur Conte, fut écrivain et homme politique.
Des belles études ? Hypokhâgne et khâgne, Sorbonne, agrégation de lettres modernes en 1975.
Sa thèse ? « Les fées et les sorcières dans la littérature des XIIe et XIIIe siècles »
Son parcours ? Journaliste (Quotidien de Paris 1980), critique littéraire (Quotidien de Paris 1980-1985, Figaro littéraire 1985 à 2004, Version Femina depuis 2004).
Son premier roman ? Les Heures volées, Ed. Mercure de France, 1981.
Ses prix ? Grand Prix de la biographie de l’Académie française pour Romain Gary (1987), Prix Interallié pour Malika (1992), Prix Renaudot pour Le Manuscrit de Port-Ebène (1998), Bourse Goncourt de la biographie pour Berthe Morisot (2000), Prix de la fondation Prince Pierre de Monaco (2010).
Son meilleur roman pour moi ? Deux sœurs, Yvonne et Christine Lerolle, les muses de l’impressionnisme – biographie, Ed. Grasset, 2012.
Ce qui nous plait ? Sa discrétion.
Son dernier roman ? Je suis fou de toi – Le grand amour de Paul Valéry, Ed. Grasset, 2014, récit du dernier amour de l’écrivain à 66 ans tombé fou d’amour de Jeanne Voilier, sa cadette de XX années, qui lui brisa le coeur.
Retour à la Coupole : formée de 40 membres fondée par le Cardinal de Richelieu en 1635, sa mission est de « veiller sur la langue française et accomplir des actes de mécénat« . Les femmes n’y sont plus aujourd’hui que six depuis la mort de l’hélléniste Jacqueline de Romilly. La première ? Marguerite Yourcenar en 1980. La perpétuelle ? Hélène Carrère d’Encausse en qualité de secrétaire depuis 1999. Pour la petite histoire, la robe d’académicienne pour jeudi a été dessinée par Karl Lagerfeld (quoi de mieux pour une « robe à vie » !). Liberté de création certes, mais la robe se doit d’être noire ou bleu marine brodée de feuilles d’olivier. L’épée quant à elle a été commandée à Origine Ateliers à Biarritz. Cette discrète raconte qu’elle a dû forcer sa nature pour entrer sous la Coupole : « On ne vient pas vous chercher, il faut faire acte de candidature. Certains académiciens proposent alors de vous recevoir. Ce sont les fameuses visites de courtoisie, une démarche un peu désuète et pas très naturelle que d’aller ainsi parler de soi !« .
Un incident récent opposant à l’Assemblée Nationale un député à la « présidente de séance » (« Madame le Président« ) a été le dernier sujet polémique que l’Académie a traité : la féminisation des noms de métiers, fonctions, grades ou titres. Elle a rappelé que si elle « n’entend nullement rompre avec la tradition de féminisation des noms de métiers et fonctions, défendant l’esprit de la langue et les règles qui président à l’enrichissement du vocabulaire, elle rejette un esprit de système qui tend à imposer, parfois contre le vœu des intéressées, des formes telles que professeure, recteure, sapeuse-pompière, auteure, ingénieure, procureure, etc., qui sont contraires aux règles ordinaires de dérivation et constituent de véritables barbarismes. Elle ajoute que le français ne dispose pas d’un suffixe unique permettant de féminiser automatiquement les substantifs ». A bon entendeur salut…
Marie-Hélène Cossé
Voir article paru dans Elle, 17 octobre 2014.
http://www.academie-francaise.fr/actualites/la-feminisation-des-noms-de-metiers-fonctions-grades-ou-titres-mise-au-point-de-lacademie