Véronique, dénicheuse de talents

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Véronique de L., après de longues années d’expérience dans la mode, a décidé en 2012 de se consacrer à sa passion : les accessoires. Cette Mid qui nous ressemble et que rien ne destinait à ce parcours a accepté de répondre à nos questions. Ses réponses sont une belle incitation à positiver, rebondir, savoir être et transmettre (le credo de notre site) et pourquoi pas devenir nos résolutions !
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Pourquoi appeler son site Tipthara ?

En thaï, cela veut dire « magie de la rivière » ou « regard sur la rivière ». L’eau c’est le voyage, nous dit Véronique de L., rencontrer des créateurs (jeunes stylistes européens, marques étrangères prestigieuses inconnues du marché français, designers talentueux), dénicher des talents, s’émouvoir du beau, raconter une histoire avec des couleurs et des matières, proposer une élégance. Elle cherche et rapporte des objets insolites, uniques, inattendus (sacs, écharpes, chapeaux, bijoux, boutons de manchettes) pour souligner un style, voire en donner, changer d’allure. Toutes les matières sont présentes : cuir, soie, cachemire, perles, pierres semi-précieuses, etc.

Pourquoi les accessoires ?

« L’accessoire est le reflet de ce que nous sommes, d’une humeur à un moment donné. C’est un regard qu’on invite sur soi et une invitation au voyage », nous dit-elle. Il faut l’entendre parler de chacun d’entre eux avec passion en nous racontant son histoire et son origine : une écharpe raffinée venant d’Inde brodée et soulignée de sequins, des boutons de manchette du Cambodge, un porte-clés et un porte-monnaie en bijoux perlés fabriqués par un village de femmes au Tibet, une écharpe et un bonnet confectionnés par des grands-mères irlandaises pour une designer anglaise, des panamas en direct de l’Équateur, des sacs américains chics ou kitschs, des crazy cabas dessinés par un styliste anglais, des manchettes en cuir colorées de Thaïlande…

L’accessoire n’est-il pas le meilleur ami de la Mid ?

Celui qui souligne une silhouette, donne un genre, contredit ou infirme le look donné par le reste de la tenue. Sophie Chassat, agrégée de philosophie¹, affirmait récemment dans une pause philo du Figaro Madame que le caractère morose et difficile de l’époque nous donne envie d’aller respirer à la surface, d’être superficiel (au sens littéral du terme pour remonter du fond… de crise et d’angoisse) : « L’accessoire condense souvent la singularité d’une allure, d’une personnalité ou d’une époque. S’il révèle l’essentiel, il le fait avec subtilité et grâce, dessinant la possibilité d’une autre mode d’accès à la vérité des choses et des êtres, loin de l’approfondissement intrusif que valorise la pensée occidentale ».

Pour oublier l’hiver qui n’en finit pas, pourquoi ne pas suivre l’invitation au voyage proposée par Tipthara? Pas de saisons, une explosion de couleurs, bref un cocktail de bonne humeur intemporel en attendant le retour du printemps.

Marie-Hélène Cossé
*Article translated by Katie Wilkinson for My French Life.

http://tipthara.com/fr/
¹Sophie Chassat, ancienne élève de l’ENS-Ulm, agrégée de philosophie, vient de publier « La barbe ne fait pas le philosophe. Abécédaire philosophique du superficiel » Éd. Plon.

LES QUESTIONS MID

Bien passé le cap Mid ?Ouh la la…une zone de turbulences… la fin d’un grand amour, une vie qui change, des enfants qui deviennent adolescents, qui prennent leur envol, des parents vieillissant, malades, des être chers qui meurent prématurément… une période dure de laquelle je suis ressortie néanmoins « affirmée ». J’ai envie de prendre l’image du « grain tropical » : on est juste en-dessous, le ciel est noir… on prend une grosse averse, mais, est-ce la conséquence de mon inébranlable optimisme, en tout cas c’était ma conviction, devant il y a, un jour, un peu de ciel bleu et du soleil.

Le qualificatif majeur selon vous pour définir une femme Mid ? Confiante.

Comment appréhendez-vous le temps qui passe ?Plutôt bien..  enfin je crois… je ne saute pas non plus de joie à l’idée d’avoir quelques nouvelles rides chaque année… mais, et c’est sans doute un lieu commun, l’âge nous apporte plus de sagesse, de confiance et de sérénité. Il y a de vrais bonheurs à se sentir capable de prendre du recul, à accepter ses intuitions sans trop d’arrière-pensée, à profiter avec tranquillité des petits cadeaux de la vie. On appelle ça les joies de la maturité je crois !

Un conseil à donner à celles qui n’y sont pas encore ?Toujours très compliqué de donner des conseils…

Quel a été l’élément déclencheur de votre nouveau projet ?Une petite phrase : « … exactement comme le titre d’un blog que je recommande (« Ne soyez pas le second rôle de votre vie. Petits billets décalés pour ne pas laisser votre vie vous échapper »). Je me suis effacée dans ma vie pour ma famille et mes enfants et j’ai  longtemps mis mes ambitions professionnelles en veilleuse. Ma vie a changé : j’ai divorcé, mes enfants vivent leur vie et j’ai alors décidé que je ne voulais pas qu’effectivement ma vie m’échappe.

Avez-vous dû renoncer à des projets dans votre vie à cause de votre statut de femme ?  Non.  Je ne peux pas dire ça. J’ai été très heureuse d’être maman et ça a longtemps été une priorité (et l‘est toujours d’ailleurs). Avec 4 enfants, j’ai été comblée et ma vie professionnelle m’intéressait alors assez peu.

Quels sont vos trucs, astuces, petits moteurs au quotidien pour vivre une journée positive ? Un bon café d’abord,  regarder la couleur du ciel : trois minutes d’introspection, me dire que ça a parfois été mieux, parfois moins bien, mais que ça n’est pas si mal, que j’ai surtout beaucoup de chance et… avancer !

Aujourd’hui quelles sont vos priorités ?  Mes enfants sont MA PRIORITÉ. Et j’ai bien réfléchi, une hiérarchie m’est impossible. Tout m’est essentiel ! Comme un puzzle, ce sont tous ces petits morceaux d’existence passés avec les uns ou les autres qui font ma vie, une vie que j’aime, tous ces instants passés aussi divers qu’indispensables : un dîner au coin du feu avec mon amoureux,  un petit déjeuner improvisé avec une amie au bistro en bas de chez moi, une échappée au soleil, la découverte d’un nouveau designer, un chef d’orchestre donnant un concert exceptionnel…

Avez-vous une discipline de vie pour entretenir votre forme physique et mentale ? Je n’aime pas beaucoup ce mot « discipline »… j’étais d’ailleurs plutôt indisciplinée et n’ai jamais tellement aimé faire comme tout le monde… Plaisanterie mise à part, oui, je fais de la gymnastique au moins deux fois par semaine avec un coach extraordinaire et une amie très chère… (ou comment transformer une  vraie corvée en un moment joyeux). Quant à ma forme mentale, je suis naturellement curieuse, je lis, je suis à  l’affût de tout… alors j’espère que ça entretient à peu près ma forme mentale.

Avez-vous un rituel au quotidien ? Mon seul rituel c’est mon petit-déjeuner, le seul repas dont je ne puisse me passer et le bonheur de siroter quelques cafés tranquillement le matin en me mettant au travail.

Votre tenue vestimentaire idéale ? En hiver, pantalon, pull douillet et systématiquement une écharpe colorée dans laquelle j’aime m’emmitoufler. En été, c’est plus varié, je m’amuse avec les chaussures.

Pour quelle cause vous engageriez-vous aujourd’hui ? Pour les enfants du monde : j’ai beaucoup voyagé et compris à quel point l’avenir de nombreux pays passe par l’éducation des enfants. J’essaie de soutenir à ma manière l’association « Enfants du Mékong» en aidant à mettre en place des actions caritatives ici en France. J’aspire à faire un peu plus évidemment.

Prête à donner du temps Absolument, j’ai eu la chance de pouvoir le faire pendant des années.

Quel livre sur votre table de chevet en ce moment ? `Toujours plusieurs livres sur ma table de chevet, plusieurs inspirations : en ce moment, « Juste avant le bonheur » d’ Agnès Ledig,« La Captive » de David le Bailly et «Les cinq blessures de l’âme qui empêchent d’être soi-même » de Lise Bourdeau.

Quelle phrase, quel livre, quel film, quel CD résume votre vie de femme ? Hormis le fait qu’on m’ait un jour comparée à Scarlett o’Hara pour mon amour inconditionnel de « ma campagne, mes terres », je ne vois pas. En tout cas c’est mon seul point commun avec ladite Scarlett !

Quelles sont les femmes du passé ou contemporaines qui vous inspirent ? Jackie Kennedy, Aung San Suu Kyi , mes amies.

Si vous pensez à votre mère, à vos grands-mères, quelle femme de votre époque êtes-vous ? J’ai été élevée dans un milieu très traditionnel. Je sais que ma mère, ma grand-mère ne se plaignaient pas, ne se confiaient pas, ne parlaient pas beaucoup d’elles-mêmes parce que ça ne se faisait pas, « never explain, never complain ». Elles avaient bien sûr des amies mais on ne racontait rien d’intime. Je suis une femme de mon époque car j’ai absolument besoin de parler, échanger, écouter et comprendre.

Quelles sont les valeurs, les idées que vous souhaiteriez transmettre ? Aimer et faire confiance à la vie.

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