Ex-manager d’un grand groupe de banque assurance, Sandrine, un jour, sans rien voir venir, plonge dans le burn-out puis, à force de volonté et d’analyse, remonte la pente pour aujourd’hui consacrer sa vie professionnelle à aider les autres à prévenir et guérir ce qui est devenu le mal du 21e siècle.
« Je trouvais toujours une raison de continuer »
Sandrine, dans la même entreprise depuis 25 ans, à un poste à responsabilité dans le développement des personnes et le pilotage, est quelqu’un de très engagé, corporate, avec la foi chevillée au corps. Puis, un jour, « j’ai vu arriver des transformations importantes dans l’entreprise ayant un impact sur les individus avec pour effet de changer leur métier et les mettre en conflit avec leurs valeurs ». La manager qu’elle est s’investit pleinement dans l’accompagnement des transformations afin de tenir compte du fait que certaines personnes ne s’y retrouveraient pas. « Si j’ai eu sur le papier au bout de 25 ans un intitulé de poste qui correspondait à mes voeux, ça ne s’est pas passé comme ça dans la réalité. J’ai dû faire face à des jeux de pouvoir importants auxquels je n’étais pas préparée. » Pendant un an, petit à petit, on lui retire la substance de son poste, puis elle est exclue des instances dirigeantes de décision. « Je me suis accrochée pour ne pas laisser tomber mon équipe ni cette mission, je me suis suradaptée à une situation, sans pour autant recevoir de reconnaissance ni avoir d’autonomie. »
« L’épuisement professionnel mène au burn-out et peut donner des désordres physiques. On peut mourir à cause du travail, même si le reste va bien dans sa vie. »
Le chemin est long
Affectée moralement et psychiquement par cette dévalorisation, Sandrine commence à recevoir des signaux de son corps : tension, cholestérol, mal à la tête, au ventre. Elle continue malgré les alertes répétées de sa famille et de ses amis. Jusqu’au jour, où à la suite d’un incident en réunion, elle s’effondre en larmes. On l’envoie au service médical qui la renvoie chez elle, paumée. « La première pensée quand je suis arrêtée c’est de me dire que je ne suis qu’une merde. Poussée par la famille, je vois un psychiatre à qui je raconte que je ne ressens plus rien pour mes proches, en particulier mes enfants, en plus de mes pulsions suicidaires. » Sandrine va se reconstruire petit à petit. « Au début, je me levais, je me lavais, regardais des séries. Certains n’ont même plus cette force. Mon fils a essayé de me faire faire des choses que j’aimais avant. Je le voyais sans émotion ni réaction. Petit à petit les envies sont revenues. » Elle décide après 5 mois et demi d’arrêt de retourner travailler à plein temps, « pour l’aspect financier, pour les amis que j’avais nombreux dans cette entreprise, pour faire le deuil ».
Renaître tel un phénix
Sandrine pense à ce qu’elle va faire de cet épisode de sa vie et comprend qu’elle souhaite désormais aider les autres dans une situation similaire à trouver d’autres perspectives de vie, à rester fiers d’eux, à retrouver une place. Elle réfléchit notamment à trouver une structure pour ceux qui se retrouvent chez eux. Sa rencontre avec Sylvie va être déterminante. Elles se forment toutes les deux à une pratique de reconstruction et montent leur structure en 2017. « Ce n’est pas toujours facile car le salaire est différent de ce qu’on a connu, mais la liberté et le sens sont là. » 600Phenix se consacre à la formation et l’accompagnement individuel ou collectif de personnes en burn-out ou en passe de le devenir afin de prévenir et reconstruire. Pour aller plus loin et être en amont du phénomène, notamment auprès des managers, dirigeants et CSE, elles interviennent maintenant dans les entreprises.
« Pour comprendre le burn-out, il faut l’avoir vécu aussi. Je comprends ce que ressentent les gens qui viennent me consulter sans m’apitoyer, car je sais par où ils passent et je connais les moyens de s’en sortir. »
« Le but de toute institution sociale est de rendre le plus heureux qu’il est possible ceux qui vivent sous ses lois. Le bonheur ne doit pas être réservé à un petit nombre d’hommes, il appartient à tous. » disait Lavoisier. Si un jour on ne s’y retrouve plus, le moment est venu d’agir, de faire des choix en cohérence avec ses valeurs et ses aspirations, de se reconnecter à ses émotions, de trouver de nouvelles motivations.
Marie-Hélène Cossé
Sandrine Fabre Rubinstein et Sylvie Serre, fondatrices de 600 Phenix, coachs, consultantes et formatrices certifiées, co-animeront une visio-conférence Mid&Plus le mardi 31 janvier prochain de 18h30 à 20h00 sur le thème « Burn out : prévenir, reconstruire et développer la confiance. » Votre corps dit stop ? Vous allez craquer, vous avez déjà craqué professionnellement ou personnellement ? C’est le moment de vous poser et de prendre le temps de réfléchir. Faites-vous aider afin de vous reconstruire en respectant votre rythme pour retrouver progressivement votre énergie et un projet de vie. Le mot d’ordre ? Anticiper et prévenir plutôt que guérir ! S’inscrire ici.
600Phenix. Reconstruction Post Burn-Out (certifiée RPBO©). Prévention des Risques Psycho-sociaux auprès des dirigeants, pour eux-même, leurs équipes, leur organisation (Coach-consultant, RNCP 7, certifiée Process Communication© et Praticienne en systémie, certifiée Si Institut). Accompagnement des entrepreneurs pour qu’ils entreprennent dans l’équilibre (certifiée BCAE). Objectivation et développement de la confiance auprès des particuliers et des entreprises (certifiée au modèle Arbre de confiance© de TrustInside). Animation de groupes de co-développement (certifiée Si-Institut), Approche neuro-cognitiviste (ANC©), bilans de compétences spécifiques pour les personnes en prévention ou reconstruction.