Susie Morgenstern voit la vie en rose

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À l’annonce du nombre de ses livres publiés (150…), Susie Morgenstern s’exclame en riant : « C’est honteux, c’est une usine ! » En novembre dernier, elle présentait son dernier ouvrage, Mes 18 exils, au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme à Paris. J’ai enfin pu rencontrer l’auteure préférée des enfants et des adolescents. Derrière ses lunettes roses en forme de coeur, se cache une amoureuse de la vie.

« Six de mes livres ont paru depuis septembre, ce n’est pas normal…», s’amuse l’Américaine, devenue française par amour en épousant le mathématicien Jacques Morgenstern. Elle n’a jamais appris le français, ni sa grammaire, mais a commencé à écrire en français. Quand ses filles étaient petites, elles l’inspiraient… L’une d’elles lui a reproché d’avoir exploité sa vie et lui a interdit de parler de ses enfants dans ses livres. Avec beaucoup d’humour, Susie Morgenstern écrit pour la jeunesse en espérant faire aimer la lecture aux enfants. Auteure de plus de 70 livres pour enfants et adolescents, elle est recommandée par l’Éducation Nationale « et j’ai même reçu les palmes académiques ! », dit-elle en riant. « Je suis écrivain avant tout. J’ai survécu à un cancer et j’ai un désir de vivre et de finir mes livres en cours. Profiter de la vie pour moi, c’est écrire ! »

Sa prière quotidienne :  « Merci d’être en vie ! »

Susie commence par illustrer ses livres. Pour J’en ai marre de ma soeur, elle a dessiné ses deux filles. « Mes livres sont souvent autobiographiques, même quand ils ne le sont pas ! » Celle qui parle en anglais à ses enfants et ses petits-enfants et qui écrit en anglais son journal intime pour raconter la journée de la veille, échange chaque jour un poème par e-mail à son ami le romancier Bernard Friot. « Aujourd’hui, le thème était : poussière. » Elle raconte, le sourire vissé aux lèvres, comment elle mendiait des corrections à son mari : « Quand il y avait plus de trois fautes par ligne, il écrivait « merde  dans la marge.. » Aujourd’hui, c’est sa fille « martyre » (dixit) qui corrige tous ses écrits. « Elle est plus gentille. »

« Je vis pour écrire, je ne sais pas ce que je pourrais faire d’autre. »

Mes 18 exils est un texte autobiographique, découpé en tranches, qui relate sa vie depuis son enfance dans le New Jersey, sa judéité confortée par l’enseignement reçu au sein de son école juive, sa rencontre avec l’amour de sa vie, son arrivée en France, ses études à l’université française puis son travail de professeur qu’elle ne regrette pas, sa vie de mère, son veuvage… Un brin de nostalgie par ci, de l’autodérision par là, la vie de Susie Morgenstern est toujours rythmée par l’écriture. Elle conclut l’entretien en annonçant qu’elle allait rejoindre Georges, son « presque fiancé de 90 ans… »

Marie-Blanche Camps

Mes 18 exils de Susie Morgenstern (Éditions L’Iconoclaste, 2021 – Elle a dédicacé mon exemplaire avec des « Gros bisous ! »)
Le site internet de Susie Morgenstern

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