À la ville Valérie s’attache, dans son cabinet de psychanalyse, à faire venir le sujet que chacun de nous a, au fond de lui, telle une plante. Côté jardin, Valérie s’attarde plutôt à mieux connaître la pharmacopée naturelle, avec comme champ d’action, les environs d’Uzès, mais aussi d’autres régions de France et de Suisse.
« Mon métier relève aussi de la jardinerie, de l’acte de cueillir. Dans ce cas précis, je cueille délicatement des signifiants qui permettront au patient de devenir son propre jardinier. »
Cueilleuse semeuse : un mode de vie
Depuis plus de 30 ans, Valérie parcourt à pied la nature, atteignant parfois le record de 200 km par mois, afin de recueillir des plantes remarquables, saines et pleines d’énergie. Allant jusqu’à traverser les océans, Valérie s’est même aventurée dans le Nordeste brésilien pour partir à la rencontre d’un autochtone qui, malgré sa maladie de Parkinson, vit en totale autonomie en pleine forêt, avec l’aide des plantes locales. Au cours de ses promenades, Valérie cueille, collectionne. C’est une cueilleuse semeuse comme elle aime à décrire sa « profession », enfin son « mode de vie ». Forte de sa passion de toujours, cueillir, créer des herbiers, planter des boutures, Valérie continue de récolter auprès de ses proches, de ses connaissances, des anciens de sa région qui l’a vue grandir, au pied du Canigou – une de ses régions de cueillette de prédilection, les recettes et autres secrets relatifs aux plantes. Un monde aux frontières infinies riches de tant d’enseignement. Les recettes que prépare Valérie, qu’elle concocte, les secrets qu’elle recueille, elle les édite dans un livret à disposition du public¹.
« Des plantes et des herbes poussent avec insolence aux détours des chemins et ces « herbes folles », dont la dénomination n’est pas sans rappeler d’autres « herbes folles » sur lesquelles pèsent un grand nombre d’accusations, ont de multiples qualités : elles sont là, elles résistent, elles provoquent la surprise, elles excitent l’imagination, elles suscitent les mélanges et la création… »
Étudiant la botanique, l’ethnobotanique (on en revient au mystérieux et envoûtant Nordeste brésilien) mais aussi l’herboristerie, notamment via la plateforme Telabotanica, Valérie y rejoint de très nombreux botanistes amateurs et professionnels. Un partage de connaissances indispensable, d’observations nécessaires et constructives, et un soutien indéfectible de pairs.
Des plantes pour déguster, des plantes pour soigner
Installée sur Uzès depuis quelques années, Valérie consacre le temps offert par la cueillette, mais aussi par le semage, pour conserver ses plantes et fleurs. Depuis son séchoir à plantes qui peut engranger jusqu’à 5 kg de récolte jusqu’aux produits transformés, patience et dévouement sont ses maîtres mots. Certaines plantes et fleurs séchées peuvent accompagner sushis, sirops ou desserts. D’autres se présentent plutôt sous forme de tisanes, voire de macérats. Chacun peut ainsi trouver le produit qui lui convient. Les concoctions préférées de Valérie ? Elle avoue bien volontiers qu’elle retient le macérat d’immortelles ou bien la tisane d’Artémisia Annua. Parmi ses nombreux talents, Valérie propose de partager son savoir lors de stages de formation à la cueillette de plantes comestibles. Quant on goûte, quant on sent les plantes, on découvre forcément un autre monde. Et dès qu’on connaît les bienfaits de ces plantes, on leur reste fidèle.
Même si Valérie parle de sa clientèle principalement féminine, depuis peu quelques hommes ont fait l’effort de venir et de participer. Au final, ils sont conquis. Mais comment ne pas l’être ? La nature à tant à offrir.
Parfois aussi Valérie présente son activité de cueilleuse semeuse dans les écoles. Les jeunes sont souvent un public attentif et curieux. L’échange est intéressant. De même, certains chefs décident de faire saliver leurs clients avec des plats agrémentés de plantes. Succès garanti pour cette association inspirante, alliant sauvage et gastronomie. De toute beauté !
Nancy Besse
UzEssentiel.com
¹Petit précis culinaire à propos des dîtes mauvaises herbes.
EN SAVOIR PLUS : page Facebook, compte Instagram, site Plantes sauvages comestibles, Domaine La Belle Vie.
