Botaniste spécialiste en flore méditerranéenne, Véronique défend le patrimoine naturel au travers de sa société Botanique Jardins Paysages où son travail d’experte et de conseil en botanique permet au quotidien la protection de l’environnement.
Après un DEA au laboratoire de botanique tropicale de l’institut de botanique de Montpellier, puis une formation à l’École Supérieure d’Agronomie Tropicale, Véronique se dirige vers la filaire d’agro-météo « un prolongement assez naturel au sujet de mon diplôme de botanique qui portait sur la phénologie de quelques arbres fruitiers et ornementaux transplantés hors de leur aire d’origine, notamment d’un hémisphère dans l’autre ». Ce n’est cependant pas la botanique tropicale qui profite aujourd’hui de son cursus, mais plutôt la sauvegarde des jardins de France. Citons par exemple le sentier botanique – jardins de l’abbaye Saint André à Villeneuve-lès-Avignon, ou bien l’étude de la biodiversité à Ivry-sur-Seine et ce projet qui l’occupe actuellement, la Renaissance de la forêt incendiée de Générac, un espace meurtri par le gigantesque incendie qui le ravagea en août 2019.
« La forêt est partie essentiel de notre héritage. » Michel Tournier
Ce qui intéresse le plus Véronique, c’est de faire découvrir ou redécouvrir à tout un chacun le lien qui existe entre l’homme et le règne végétal. Un lien qu’il ne faut surtout pas négliger et qu’il faut savoir entretenir et soigner de façon régulière, comme c’est le cas de nos jours pour gérer les effets du changement climatique. C’est d’ailleurs dans ce cadre que s’inscrivent les travaux engagés notamment au jardin des migrations du Mucem à Marseille, ou à Générac, en parallèle des quelques projets de particuliers auxquels elle participe.
Pour compléter son travail sur le terrain, Véronique publie également des albums, comme le tout dernier, « Évasion botanique, réflexions sur les jardins et le paysage », sorti fin 2021. Témoignage de son parcours et de ses réalisations, ces ouvrages sont aussi l’occasion de donner ses impressions sur la nature, de réfléchir au monde actuel et aux engagements de la société. Véronique collabore aussi avec l’Université du temps libre de Nîmes, enseigne à l’École Nationale Supérieure du Paysage Versailles-Marseille et à l’ESAJ à Paris, tout cela sans compter ses interventions régulières auprès d’associations « pour parler des dynamiques naturelles dans les jardins, de la place des arbres en ville par exemple, ou bien la question des migrations et des brassages ».
Pour citer un proverbe touareg, « La différence entre un jardin et un désert, ce n’est pas l’eau, c’est l’homme ». Et c’est bien ce qu’enseigne au quotidien Véronique, en œuvrant pour sauvegarder le lien indéfectible qui unit la nature et à l’humanité, réveillant comme un écho les mots de la philosophe Florence Burgat, directrice de recherche à l’Institut national de recherche agronomique, qui disait lors d’un entretien sur France Culture :
« Contrairement aux animaux qui sont des êtres de chair et de sang qui sont nés et qui vont mourir un jour, les plantes naissent, se perpétuent par la division, se ramifient, disparaissent et resurgissent à partir de leur propre graines séchées… Il y a une sorte d’immortalité potentielle des plantes et d’indifférence à leur propre condition. »
Nancy Besse
POUR EN SAVOIR PLUS : visitez le site de Véronique Mure, découvrez ses livres.