Prêt-à-reporter pour fans de mode

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À l’heure des économies, au moment où l’Assemblée nationale se penche sur la « fast fashion » pour éviter surconsommation et pollution, à une époque où le recyclage est en pleine progression, la solidarité silencieuse se fait jour en achetant en seconde main, les boutiques d’occasion et les friperies ont le vent en poupe. Témoins les BIS, boutiques solidaires, pour mettre à notre portée des vêtements une seconde fois. 

« Des petites marques à la mode, du prêt-à-porter moyen et haut de gamme, des articles de luxe habituellement inaccessibles, des icônes du vintage et des pépites des années 60 à 2000. » BIS Boutique Solidaire

Concept seconde chance

Cette entreprise est détenue par une association qui se fournit auprès d’autres associations-membres qui procurent les vêtements pour qu’ainsi 100% des profits soient réinvestis dans ce projet. Provenant de dons, ils sont rachetés en grande quantité, puis triés, sélectionnés, lavés, repassés et livrés aux boutiques. Ainsi, 7 000 nouvelles pièces à qui on donne une seconde chance sont livrées chaque semaine dans les quatre magasins parisiens¹. Si on ne retire pas tous les vêtements à chaque saison, ceux de l’époque en cours sont mis en avant et j’ai pu regarder avec plaisir les portants plein de couleurs et de tissus légers, des tops à manches courtes ou des chemisiers fleuris, sans oublier les sandales, les sacs et les bijoux.

Une veste en laine Gérard Darel ou un manteau Tara Jarmon à moins €30, le prix des vêtements oscille entre 5 et 15% du prix neuf. S’y ajoutent l’accueil sympathique des vendeurs, personnes en réinsertion sociale et l’agréable sensation de faire œuvre utile en renouvelant sa garde-robe.

Concept solidaire

L’occasion d’embaucher des personnes éloignées de la vie professionnelle, les remettre au travail, leur apprendre un nouveau métier en leur permettant de suivre des formations. D’une part, les associations peuvent, grâce aux revenus récoltés par la vente des vêtements, financer des actions en faveur des plus démunis et, d’autre part, ces boutiques agissent comme un tremplin pour offrir un travail et un salaire à des personnes qui en étaient privées. Au terme d’une courte formation, ceux qui ne connaissaient rien au commerce ou au textile, apprennent sur place, guidés par la responsable du magasin, et donnent vie à ces espaces où les clients, hommes ou femmes, deviennent vite fidèles et par là même solidaires… sans le savoir. Mais c’est souvent la curiosité qui l’emporte et chaque personne qui entre ne peut s’empêcher de demander ce que « Boutique solidaire » veut dire ?

« En 10 ans BIS Boutique Solidaire a accompagné plus de 450 personnes. 80% d’entre elles ont quitté nos effectifs pour un emploi pérenne ou une formation qualifiante longue ! » BIS Boutique Solidaire

Concept écologique

En quelques années, l’entreprise est devenue un acteur de l’économie circulaire en Ile-de-France avec une empreinte environnementale largement positive puisqu’elle contribue à réemployer localement 350 000 vêtements et accessoires chaque année. En rachetant les volumes textiles dont elles n’ont plus l’utilité à de nombreuses associations franciliennes et françaises, l’entreprise participe au financement de leurs actions sociales et solidaires. De surcroit, les vêtements donnés en bon état qui ne sont pas retenus, ainsi que les invendus des boutiques sont redonnés à d’autres associations locales, à charge pour elles de les redistribuer aux plus démunis. Quant aux textiles trop abimés, ils sont transférés à une PME familiale française installée aux portes de Paris où ils sont triés de façon à parvenir à moins de 5% de déchet ultime.

Avec le printemps qui pointe son nez, voici donc des adresses parisiennes à retenir, les articles ne sont pas chers, certains sont siglés, d’autres pas, le renouvellement de l’offre est régulier et chacun, vendeur ou client, y trouve son compte !

Vicky Sommet
Première parution mai 2016

BIS Boutique Solidaire, 4 boutiques parisiennes : Marais 17 boulevard du Temple, IIIe, Pigalle 19 rue Lamartine, IXe, Grenelle 96 rue Saint Charles, XIVe, Clichy 20 avenue de Clichy, XVIIIe.

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