Vous est-il déjà arrivé qu’un ami vous conseille de quitter votre job pour partir à l’étranger car « vous êtes faite pour ça » ? Ou que votre collègue vous confie qu’elle veut divorcer et vous demande conseil ? Si la réponse est non, inutile de lire ce billet plus avant, vous n’êtes probablement ni demandeur, ni donneur de conseils. En revanche si ces situations suscitent en vous une émotion, une sensation de déjà-vu, alors ce billet peut vous parler.
« Tout conseil est bon à prendre »
dit le proverbe. Est-ce juste ? Est-ce que ce qui est bon pour l’autre serait bon pour vous ? Ou bien est-ce qu’un conseil peut s’avérer inutile voire dangereux ? Par exemple votre meilleur ami vous conseille de quitter votre job et de monter votre boîte. Mais vous n’arrivez pas à sauter le pas, ça ne vous parle pas. Est-ce parce qu’il s’agit d’un mauvais conseil ou est-ce qu’il arrive au mauvais moment ? Ou bien simplement que votre ami a projeté sur vous sa façon de penser, sa « carte du monde » ? Même si l’intention de départ du donneur de conseils est positive, celui-ci va à la fois chercher de la reconnaissance et envoyer un message, plutôt négatif, selon lequel la personne est incapable de trouver elle-même la solution. Votre collègue vous confie qu’elle veut divorcer et souhaite vos conseils. Si vous êtes en conflit avec votre conjoint, vous allez avoir tendance à lui conseiller de divorcer ; si à l’inverse vous êtes heureuse et épanouie dans votre couple, vous allez lui conseiller de rester. Vos conseils dépendront de votre état émotionnel du moment, de votre vécu, de votre expérience.
D’un côté, aimer donner des conseils relèverait d’une raison purement narcissique. C’est se positionner en expert, en sachant, en celui qui est compétent et a LA solution. Qui ne s’est jamais senti gratifié qu’on vienne lui demander conseil ? D’un autre coté, suivre un conseil c’est donner la possibilité à l’autre de décider de votre vie.
Quelques pistes
Voici six pistes qu’un coach sachant coacher peut vous aider à explorer avant de donner des conseils autour de vous :
- Écoutez simplement et prenez le temps de reformuler le problème : Le plus souvent la personne cherche une oreille attentive qui va l’aider à mieux visualiser son problème et le résoudre,
- Faites preuve d’empathie : Posez des questions, demandez des détails, faites-lui considérer toutes les options possibles. Ceci peut l’aider à considérer des choses auxquelles elle n’avait pas pensé.
- Débarrassez-vous de vos à priori : l’idée n’est surtout pas de plaquer sur l’autre votre façon de penser ou ce que vous feriez, mais plutôt de l’aider à réfléchir par elle-même. Les conseils autocentrés sont le plus souvent inadaptés, inutiles et surtout très peu suivis.
- Soyez honnête, si vous n’avez aucune idée de solutions, dites-le franchement tout en exprimant votre confiance en la personne pour prendre la bonne décision.
- Si toutefois vous avez un conseil à l’esprit : Précisez bien qu’il s’agit d’un éclairage, un avis issu de votre vécu, une façon de voir une situation donnée.
- Rappelez-lui que vous serez toujours là pour en reparler.
« En général on ne demande de conseils que pour ne pas les suivre ou, si on les a suivis, reprocher à quelqu’un de les avoir donnés. » Alexandre Dumas.
Les conseils ne feraient donc du bien qu’à ceux qui les donnent ? Je ne serais pas si tranchée. En effet si une personne se débat dans une situation difficile, une discussion ouverte lui ouvrira des pistes de réflexion, la fera réfléchir. Un conseil sollicité sera pris pour un avis bienveillant, un éclairage, sans chercher à imposer quoi que ce soit à l’autre. Donner des conseils non sollicités en revanche est à l’opposé d’une position d’échange !
Sylvie Marchal
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