Les entretiens de Mid&Plus réunissent chaque année des experts, hommes et femmes à parité, venus débattre de questions autour de la place de la femme dans la société. Le pouvoir à deux voix était le thème retenu pour cette année. Qu’est-ce que le pouvoir ? Comment s’exerce-t-il ? Est-il genré ? Que faire pour qu’une voix ne s’impose pas par rapport à une autre, mais plutôt intégrer le meilleur de chacune, afin de construire une société plus harmonieuse ?
Le pouvoir n’a pas de sexe
30 invités réunis chez BNP Paribas Wealth Management ont abordé ces questions sous cinq angles différents : l’éducation et la formation continue, la vie en société, l’entreprise, les médias, les comportements.Toutes les tables sont tombées unanimement d’accord : le pouvoir n’a pas de sexe ! C’est une question d’individualité, pas de genre. Sa compréhension dépend du territoire et des populations. Il existe de multiples façons de l’exercer. Pour les hommes le pouvoir semble être une fin et pour les femmes un moyen.
♦Formation et éducation continue
Gonzague de Blignières, Pierre Cohen-Tanugi, Anne Kozlow, Marie-Frédérique Pellegrin, Thomas Ribemont, Valérie Tandeau de Marsac(modérateur : Myriam Bincaille – facilitatrice graphique Marion de la Forest Divonne)
«Supprimons l’école des femmes… »
« Apprendre aux garçons à perdre, aux filles à gagner et à oser. »
« Avoir du pouvoir c’est une chose, avoir le pouvoir de faire quelque chose de sa vie une autre. »
♦Vie en société
Emma Bensoussan Crémieux, Stéphanie Huard, Sylvie Le Bihan Gagnaire, Guillaume Richard, Guy Vallancien, Adrien Zamora (modérateur : Marie-Hélène Cossé – facilitatrice graphique Hélène Pouille)
« Le pouvoir ne se donne pas, il se prend. »
« Avoir le pouvoir, c’est avoir la connaissance. »
« Un homme se met plus facilement en danger, les femmes sont plus respectueuses des règles. »
♦Entreprise
Thibaut Bechetoille, Christian Barqui, Nicolas Celier, Maria Del Peso, Laurent Kocher, Sofia Merlo (modérateur : Murielle Pringez – facilitatrice graphique Anna Lentzner)
« Ne rien faire, tout faire faire et ne rien laisser faire. »
« Le pouvoir c’est la capacité d’agir, de déléguer. »
« Les jeunes générations ne veulent plus des stéréotypes. »
« Il faut savoir si on est prêt à l’exercer. »
« Être un bon chef d’orchestre, entre contrôle et transparence, et fixer un cap. »
♦Medias/culture
Marie Agostini, Jean-Philippe Blime, Bruno de la Palme, Stanis Perez, Catherine Pont-Humbert, Anne-Cécile Sarfati(modérateur : Vicky Sommet – facilitatrice graphique Christel Han)
« Dans les medias, le pouvoir est associé au talent, chacun doit apporter les preuves de sa capacité. »
« 850 Prix Nobel ont été décernés au total, toutes disciplines confondues, seules 53 femmes l’ont reçu… »
« Pour réussir, stop à l’auto-censure et au conditionnement pour libérer la parole. »
« Il faut faire la révolution… féminine ! »
♦Sociologie des comportements
Brice Auckenthaler, Valérie Boussard, François-Xavier Dudouet, Jeanne Fagnani, Charles Mahy, Hélène Vecchiali (modérateur : Christine Waser – facilitatrice graphique Angel Ip)
« Il faut passer par la transformation des propriétés légitimes pour exercer le pouvoir. »
« Avoir le pouvoir, c’est être en position d’autorité ou en capacité d’influence. »
« Il est demandé aux femmes de cumuler plusieurs atouts. Ce n’est pas le cas pour les hommes. »
« Non aux femmes pots de fleurs dans les conseils d’administration. »
Éduquons, sensibilisons, travaillons en binôme !
De même que les positions sur la définition du pouvoir et son mode d’exercice ont bien souvent été les mêmes d’une table à l’autre, les solutions préconisées afin de changer la donne et de faire converger les deux voix l’ont été aussi : éduquons et sensibilisons les générations à venir, formons les professeurs, créons des programmes éducatifs. Il est de la responsabilité des parents de casser les stéréotypes. Il convient de changer les rôles attribués, d’équilibrer les rôles-modèles. Travaillons en binôme, dans l’éducation, dans l’entreprise, dans la famille. Que chaque femme soit un modèle dans sa famille. Favorisons la sororité. Analysons les ressorts du pouvoir pour désinhiber les femmes et pratiquons la discrimination positive. Que des congés paternité équivalents à ceux des femmes soient mis en place. Et enfin si nous utilisions l’humour comme outil de communication !?
« Travailler en binôme avec un peu de solidarité et de générosité, ça rend une société plus profitable. » conclut Gonzague de Blignières. La dernière étude de l’ONU indique qu’en l’état l’égalité sera atteinte en… 2201 ! Il est urgent de réagir pour que notre société soit plus harmonieuse, que les femmes prennent leurs responsabilités. La culpabilité se transmet par les femmes. Sortons-en. Apprenons aux filles à prendre des risques et à oser.
Marie-Hélène Cossé et Vicky Sommet