#Metoo, Time’s up, #Balancetonporc ou victimes de pédophiles, les femmes sont en première ligne, sans oublier les jeunes et les petites filles. En France, l’âge moyen des victimes de pédophiles est de 10 ans et 83% d’entre elles sont des filles. La littérature jeunesse nous aide à les informer et les prévenir. À nous d’ouvrir l’œil !
Prédateurs, pornographes, pédophiles
51% des violences sexuelles se situent dans le cadre familial et sont majoritairement perpétrées par des hommes. Quelques femmes aussi, mais leur comportement est souvent plus discret, axé sur la tendresse et donne lieu à moins de reconnaissance. Que signifie le vocable pédophilie ? C’est une attirance sexuelle pour les enfants impubères et non pas celle qui concerne les adolescents, l’hébéphilie. Certains sont plus attirés par les garçons, les boy-lovers, les autres par les filles, les girl-lovers. D’autres encore par les deux sexes. Enfin, l’attirance sexuelle peut se doubler d’une attirance affective, les pédophiles amoureux, tandis que d’autres, amoureux aussi, font le choix de ne pas passer à l’acte.
La littérature jeunesse ne fait plus l’impasse
Il n’est pas dans mes compétences, même si je les condamne vivement, de porter un jugement sur ces addictions particulières, n’étant ni magistrat, ni psychiatre, ou journaliste spécialisée dans les comportements déviants. Mais il me semble évident, nous, parents, grands-parents, voire enseignants, de dire et expliquer aux enfants cette attirance hors normes et comment s’en prémunir et oser en parler. Pas plus de bons mots ou de bon moment que de honte à éprouver pour dénoncer ce qui relève de l’intime. Si la société française est aujourd’hui plus informée et, pendant que la justice passe pour répondre à des accusations officielles, des auteures écrivent à l’attention des enfants … et des adultes pour les alerter. Ces ouvrages s’adressent à ce public particulier avec des mots appropriés :
♦Pour Dominique de Saint Mars, c’est une évidence : « Quand j’étais journaliste à Astrapi, j’avais écrit en 1986, une BD « Mon copain a été suivi » qui m’a valu le Prix de la Fondation pour l’enfance où j’ai rencontré Marceline Gabel qui m’a demandé de travailler pour la campagne contre les abus sexuels du Ministère, pour une brochure aujourd’hui réactualisée*. Après, « Pour apprendre à dire Non », j’ai créé Max et Lili en 1992 et écrit « Lili a été suivie ». Et en 1997, au moment de l’affaire Dutroux, les parents désemparés ne savaient pas comment aborder la pédophilie avec leurs enfants, c’était pratiquement le seul livre qui en parlait sans les angoisser. Il s’est arraché et a fait découvrir la collection. »
♦Autre regard, celui de Michèle Bayar qui vient de sortir « Finies les chatouilles » où elle met en garde les enfants lorsque les chatouilles deviennent des attouchements ou l’histoire de Maëlys qui appréhende, quand revient l’été, le comportement d’un adulte qui ne la fait plus rire et qui utilise ce subterfuge pour avoir accès à son corps.
Aux adultes de ne pas attendre pour réagir … avec des mots appropriés qu’ils trouveront peut-être dans les livres d’enfants !
Vicky Sommet
LIRE
♦Collection Max et Lili de Dominique de Saint Mars et Serge Bloch aux éditions Calligram
Lili a été suivie (1992), Lili se fait piéger sur internet (2006)
♦Finies les chatouilles de Michèle Bayar aux éditions Oskar (janvier 2020)