Elles ont défilé devant 7 millions de téléspectateurs dans la profusion habituelle de strass et de paillettes, maquillage et brushing impeccables, jambes huilées et maillots de bain¹, hélas, comme si rien n’avait changé dans cette soirée qui a de quoi faire frémir les militantes féministes²… Et pourtant ! Nombre de détails montrent que le concours évolue et que les Miss tentent de se réapproprier leur couronne. Les trente candidates mettent en avant leur parcours personnel parfois chaotique, entre deuil, maltraitance et maladie, reflétant, plus que jamais, la société actuelle. Elles affirment haut et fort vouloir être entendues, être une source d’inspiration, montrer que tout est possible, se dépasser, avoir des responsabilités, assumer leurs choix et leur féminité de la façon dont elles le souhaitent. Elles se disent ambitieuses et déterminées et, pour certaines, souhaitent être belles sans artifice³. Ces jeunes filles d’aujourd’hui sont l’incarnation de la femme de demain ! Confiance, acceptation de soi et naturel, sont leurs mantras. « Je suis femme quand je décide d’être femme », « On peut être tout, faire tout », « Les seules limites sont celles que l’on s’impose », « Il faut se battre pour les autres plus que pour nous-même »… De belles paroles inspirantes en cette fin d’année que je vous souhaite heureuse et apaisée.
Marie-Hélène Cossé
¹Même si leurs épaules et leur ventre étaient couverts pour la première fois.
²Frémissement de consternation lorsqu’on entend l’indéboulonnable Jean-Pierre Foucault dire d’entrée de jeu à Marine Lorphelin, Miss France 2013, devenue médecin en Nouvelle Calédonie : « Rassurez-moi, quand vous consultez vous n’êtes pas habillée dans cette tenue »…
³Quel dommage que les producteurs n’entendent pas le message et ne lèvent pas le pied sur les pinceaux de maquillage et le brushing caricatural des candidates…
