Cet été dont on rêve tout l’hiver…

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Comme la seule orange qui ornait autrefois le sapin de Noël, ces deux mois d’été nous font tirer la langue toute l’année et quand ils arrivent, on est face à de cruels dilemmes : où irais-je pour ne pas rencontrer les autres, les plages bondées, les trains étouffants, les routes surchargées et les aires de parking accablées de chaleur. On a bien des idées en tête, la Croatie encore peu fréquentée, les rives de l’Orénoque mais la peur des animaux sauvages gâche le plaisir de la découverte, les chemins de Compostelle qui affichent complets le soir quand on arrive fourbus ou les alpages suisses là où les cloches des vaches du chocolat au lait empêchent toute sieste couchés dans l’herbe des pâturages. Alors pourquoi ne pas se la jouer à la recherche du temps perdu, sans faire trop d’efforts : méridiennes, chaises-longues ou transats, tout est bon pour philosopher, dormir et suivre son penchant naturel à l’inactivité, la paresse et le laisser-aller. Si nos corps sont devenus frénétiques (pourrais-je entrer encore dans mon bikini de l’an passé), notre tête est en surchauffe. Point de maquillage ni coiffure maîtrisée, point d’effets de mode ni de défi à relever question forme, juste prendre le temps de vivre en faisant le tour de sa chambre, de son jardin, de sa courette ou de son balcon. Nul besoin de mettre en route son Appli Combien de pas par jour, mettre son agenda aux abonnés absents, abandonner sa montre sur sa table de nuit et ériger le soleil pour seul maître du temps. Abonnons-nous au voyage intérieur, à l’introspection amusante et à la psychologie du café du commerce et, si on n’en retire rien, l’été sera réussi puisqu’on sera parvenu à faire le vide en espadrilles ou pieds nus, en shorts ou en bermudas, le voyage estival peut commencer et… n’ayez pas trop d’inquiétude, l’automne est déjà dans les starting-blocks !

Vicky Sommet

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