Le Slow à l’heure du design

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L’heure du temps a ralenti et notre vie aussi. Alimentation, mode, sexe, tourisme, le Slow a conquis de nombreux domaines ces dernières années. Au tour du design de s’y mettre ! Des meubles moins gourmands en ressources industrielles, économiques ou humaines, des créations plus éthiques, mieux pensées et mieux conçues.

Le Slow à toutes les sauces

Le mot anglais « Slow » est apparu dans notre vocabulaire et il s’adapte fort bien à toute une palette d’activités. Nous avons déjà parlé du « Slow food » qui consiste à prôner le bien manger, une attitude locavore pour encourager les productions locales, réduire les transports des aliments et mieux rémunérer les producteurs. On peut y ajouter la « Slow fashion » qui vise à respecter la nature, à réduire l’emploi de l’eau et à ne pas encourager la surconsommation en matière de vêtements. Existe aussi le « Slow sex » pour faire l’amour en conscience et découvrir de nouvelles sensations. Et encore, le « Slow travel » pour jouir de la planète et de ses richesses sans passer par l’avion, l’autoroute ou le tourisme de masse. Les domaines de ce ralentissement général sont nombreux et les tendanceurs et autres agences de conseil en stratégie ont encore des cartons pleins d’idées à développer.

Slow design

Si la nourriture se consomme et a donc une existence très brève, si la mode se démode et se remplace à chaque saison, il n’en est pas de même avec les objets qui ont une durée de vie plus longue, parfois même sur plusieurs générations. Les créateurs d’objets, designers, architectes et décorateurs d’intérieur ne produisent plus sans réfléchir à l’impact sur l’environnement, le réemploi des déchets est une réponse et l’intérêt pour les artisanats locaux fait perdurer des savoirs ancestraux, encourage des communautés souvent féminines à rentabiliser leur travail et une créativité nouvelle à s’exprimer comme l’usage du rotin pour le mobilier ou le bois pour habiller les maisons. Le « Slow design » devient une réalité tangible.

Le fait-main numérique

Même si ces deux notions ne s’accordent pas a priori, quantité d’artisans qui travaillent de leurs mains, utilisent aussi des outils numériques, des machines spécifiques pour certaines tâches et des productions en 3D pour certaines fonctionnalités. Le designer se nourrit de ce qu’il voit ici ou ailleurs, se permet d’acquérir des savoir-faire anciens pour les mettre au goût du jour et agit pour la conservation des coutumes de chaque pays et redistribue des cultures oubliées. Objet durable comme développement durable, le designer se doit d’y penser quand il crée, innove et construit. Brocanteurs et antiquaires ont encore de beaux jours devant eux, le mélange de l’ancien et du contemporain est souvent la clé de la réussite d’un décor moderne. Comme si l’entreprise ou le particulier avait besoin d’un coup de foudre pour chercher un objet différent, celui qui lui ressemble.

Je vous propose d’acquérir une nouvelle manière de penser et au lieu de dire soyons zen, dites soyons lents ou plutôt soyons Slow, nous devrions nous en porter bien mieux !

Vicky Sommet

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