Fini le tapis rouge, les strass et les palmes… Filons vers la terre battue, les panamas et la petite balle jaune ! Les stars de cinéma font rêver encore certains, tout comme certains sportifs. Ces deux univers, proies des médias et du buzz, engendrent nos héros contemporains : starlettes d’un jour, ailes grillées aux spots de la télé-réalité, athlètes testostéronisés aux chutes de podium vertigineuses. Quelques belles figures éclairent furtivement nos écrans et servent d’exemples et de référents de par leur cursus, leur engagement, leur travail … mais franchement les noms sont rares ! Alors, l’actualité nous rappellent que les vrais héros sont ailleurs et on s’interroge sur ce qui a pu se passer dans les jeunes têtes de Germaine Tillion et de Geneviève de Gaulle-Anthonioz pour qu’elles choisissent d’entrer en résistance, puis survivantes et libérées des camps de s’engager auprès des plus démunis (Lire en Culture) ? Toutes deux font leur entrée au Panthéon, leurs noms à jamais gravés dans la pierre et la mémoire française. « Je ne suis pas une héroïne, disait Geneviève de Gaulle -Anthonioz, mais je revendique le terme de résistante. Au fond, entre la Résistance et ATD Quart-Monde, il y a un cheminement commun : le refus de l’inacceptable ». Une autre femme, modeste et rayonnante, est venue éclairer la fadeur de la cérémonie de clôture du Festival de Cannes, la cinéaste-plasticienne Agnès Varda : « Je suis femme et mes films n’ont rien gagné ni fait gagner d’argent » , appelant à résister « au découragement, à la flemme et à l’imbécillité ». Consigne à graver sur le fronton de notre panthéon personnel ?
Christine Fleurot