« Effortless, sexy & on the go» , c’est ainsi que se définit Diane von Furstenberg. La créatrice de mode new-yorkaise, qui vient de fêter ses 68 ans, a conquis le marché de la mode avec sa fameuse petite robe portefeuille infroissable en jersey –wrap dress- dans les années 1970.
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Intemporelle. La pièce iconique qui a habillé tant de femmes, connues ou pas connues, s’est depuis vendue à des millions d’exemplaires et a même fait l’objet d’une grande exposition Journey of the Dress l’année dernière pour fêter les 40 ans de sa création !
« Je pense avoir eu une influence sur mon époque et sur la vie des femmes. J’ai voulu les habiller mais surtout leur donner confiance en elles. Je voulais être l’alliée des femmes lorsqu’elles ne savent pas comment s’habiller certains matins. Cette robe toute simple est devenue un symbole d’émancipation pour plusieurs générations de femmes.»
Une femme d’influence. Toujours dans la course puisque le magazine Time l’a classée parmi les femmes les plus influentes du monde. Présidente du puissant CFDA (la Chambre Syndicale de la Mode des États-Unis), femme de prince, mère de deux enfants, riche à 30 ans, grand-mère, celle qui a aussi beaucoup œuvré pour les femmes et leur empowerment, cherche avant tout aujourd’hui à transmettre, notamment à travers les DVF Awards (remis cette année par Hillary Clinton) et sa fondation Vital Voices.
« Je ne savais pas ce que je voulais faire comme métier, mais j’ai toujours su quelle femme je voulais être. La réussite, c’est le travail mais aussi les chances qu’il faut savoir saisir. L’extraordinaire avantage du succès, c’est de pouvoir donner une voix à celles qui n’en ont pas. J’aime faire du mentoring, aller à la rencontre de jeunes filles ou de femmes que j’espère inspirer ou guider » .
Fille de. Tout son destin se joue, dit-elle, du fait de celui de sa mère déportée à 20 ans à Auschwitz pour fait de résistance, miraculeusement rescapée du camp et à laquelle on avait annoncé à son retour qu’elle ne pourrait pas avoir d’enfant… La créatrice de mode affirme que cela explique qui est elle est et ce qu’elle a fait : vivre à tout prix et être indépendante !
« Dans la famille, on ne se plaint pas et nous ne sommes pas des victimes. Je me sens obligée, comme ma mère de transformer le négatif en positif »
Bien vieillir. Si elle dit que ses 30 ans ont été les meilleures années de sa vie, les 40 ans difficiles (un cancer vaincu de la langue diagnostiqué à 47 ans), les 50 mieux, la créatrice de mode pense qu’il faut profiter de ses 60 ans, le temps devant soit étant moins important… Celle qui a résisté au bistouri nous livre ses secrets pour bien vieillir : se nourrir légèrement et sainement en résistant autant que possible à l’appel du sucre mais en buvant un verre de vin rouge par jour et mangeant du chocolat noir, monter et descendre les escaliers plusieurs fois par jour, nager régulièrement, deux séances de yoga par semaine, un soin du visage et un massage hebdomadaires.
« Pour accepter de vieillir, il faut aimer son passé, ne rien avoir à regretter. L’essentiel à mes yeux, soigner sa santé et sa réputation. Je crois que le secret de la jeunesse, c’est aussi de travailler et de s’entourer de jeunes. À mon âge, l’idée de séduction évolue forcément. Quand on vieillit, on devient invisible physiquement. Alors mieux vaut être quelqu’un si vous voulez continuer à attirer l’attention ».
Une femme inspirante, non ?
Marie-Hélène Cossé
*Translated by Katie Wilkinson for My French Life™ – Ma Vie Française.
The woman I wanted to be, autobiographie de Diane von Furstenberg (Editions Simon & Schuster, octobre 2015).
La femme que j’ai voulu être, traduction en français (Edition Flammarion, octobre 2016, €20).