Regarder dans le rétroviseur à la recherche du temps perdu, repenser avec envie aux années 1980/1990, se souvenir des valeurs du passé, la nostalgie est partout… Et si les gens en avaient tout bonnement assez de la nouveauté, que cela rende plus heureux et que nostalgie rime avec énergie ?
La nostalgie est partout. Que penser de la mode de moudre son café ou de la réhabilitation du Solex ? Du retour des légumes oubliés et du hamburger « original » ? De celui du ridicule pantalon « pat d’éph » ? De la photo d’Alain Delon dans la pub de l’Eau Sauvage et celle de Marylin Monroe pour Chanel ? Du come-back du vinyle et des compilations de titres d’autrefois ? Du triomphe des Vieilles Canailles à Bercy (Johnny Halliday, Eddie Mitchell et Jacques Dutronc) ? Du retour du design des fifties ? Du rassemblement annuel de 2 CV ? De la reprise de la célèbre boîte de nuit Castel rue Princesse à Paris et de celle du journal Lui (celui que nos pères cachaient soigneusement…) ? De l’élevage de poules dans son jardin, de plantes sur son balcon, du bio, du « fait maison » ? Nous sommes en pleine quête nostalgique et d’authenticité…
La fin du mythe du progrès. Et si les gens en avaient tout bonnement assez de la nouveauté et que nous assistions à la fin du mythe du progrès ? En cette époque de morosité ambiante ou l’on manque singulièrement d’optimisme, ne se réconforte-t-on pas en se racontant que l’âge d’or était avant ? Les publicitaires se sont emparés du phénomène. La nostalgie n’est-elle pas simplement liée à la crise, à la mondialisation et à l’européanisation qui effraient. Car autrefois, ne nous mentons pas, la vie était beaucoup plus compliquée (matériellement et autre…) et pas si confortable. Le filtre de la nostalgie redore le passé un peu injustement.
Retrouver le sourire. Écouter la musique qui a bercé mes années de jeune fille et de jeune femme me rend immédiatement le sourire ! Mais comment retrouver certains des morceaux cultes tombés parfois dans la désuétude ? Il y a Radio Nostalgie bien sûr, mais il existe aussi des sites en ligne gratuits qui permettent de retrouver la musique qui a marqué nos jeunes années. Sur Nostalgia Machine, par exemple, il suffit de choisir une année puis de cliquer sur « hit me » pour découvrir ses tubes les plus populaires.
Patrick Poivre d’Arvor dans son Dictionnaire intime, Nostalgie des Choses Perdues (Éd. L’Archipel, novembre 2014, €18,50) fait la liste de tout ce qui lui manque (jouets, confiseries, politesse, etc.), dit qu’autrefois nous étions plus attentifs aux autres, pas dans cette bulle dans laquelle nous enferment les nouvelles technologies, qu’il y avait plus de solidarité. « L’époque dessèche », dit-il, « l’ascenseur social ne fonctionne plus, nous manquons de repères solides ».
Et si cette nostalgie et ce retour aux choses perdues nous redonnaient tout simplement l’énergie qui nous manque parfois et rend plus heureux ? Et puis le futur n’est-il pas plus beau lorsqu’il a un passé ?
Marie-Hélène Cossé
La France qui disparait, Claude Maggiori et Sandrine Dyckmans (Éd. Glénat, novembre 2014, €35).
Almanach de 101 bonbons, boissons, expressions, produits, voitures qui ont disparu aujourd’hui.
Monopoly Nostalgie, le Monopoly des années 1950 en réédition. www.monopolypedia.fr/editions/france/nostalgie/nostalgie.php
Vidéo Florence Foresti « J’ai roulé sans casque, sans ceinture de sécurité, j’ai eu un bac qui n’existe plus, fumé dans les avions, connu OBAO, …. Alors, vieille ou pas vieille !? ».