Il y a ceux qui sont tombés dedans très tôt, les marchés, les permanences, les tracts et les collages d’affiches… et il y a Marie-Josèphe Barny de Romanet qui s’est approchée de la politique sans trop savoir ce qui l’attendait. En cette période pré-électorale non-stop jusqu’en mai 2017 écoutons une actrice de notre vie politique, présente sur le terrain à Lyon.
Comment fait-on de la politique autrement ?
Je me suis très vite intéressée à la politique de terrain et non pas à la politique politicienne ! Je suis entrée au cabinet du maire du VIe arrondissement de Lyon pour pouvoir répondre aux problèmes des habitants qui allaient de la propreté des rues aux stationnement des voitures et j’ai trouvé cela passionnant. Je me suis alors encartée et aux dernières élections municipales, même si je n’avais rien demandé, je me suis retrouvée sur une liste, inscrite d’office par le futur maire.
« Je n’ai pas été nommée adjointe à la culture parce que je n’avais pas envie de célébrer des mariages comme le font tous les adjoints mais je suis devenue conseillère d’arrondissement, chargée de l’animation culturelle »
Disponible et responsable, ce sont les qualités nécessaires pour entrer en politique ?
Mon engagement consiste à défendre des dossiers, apporter des améliorations et faire aboutir des projets. Rester dans le « shadow cabinet » me convient tout à fait, ma place est derrière, dans l’ombre. Ce qui m’a amenée à aller sur le terrain pour aider Dominique Nachury à faire sa campagne pour devenir députée… ou à tenir les bureaux de vote et, en ce moment, je suis servie avec les primaires, puis les présidentielles et les législatives !
« Serrer les mains sur les marchés, très peu pour moi ! En revanche, écouter les doléances des électeurs, faire preuve d’humour, montrer une certaine compréhension et faire remonter les vrais problèmes auprès des services concernés, je peux ainsi faire preuve de bienveillance pour que les gens m’apprécient et se livrent facilement. Je n’ai pas une ambition démesurée et j’apprends encore beaucoup de ceux qui ont choisi la politique comme métier ».
Être sur le terrain, est-ce la meilleure manière pour agir ensemble ?
Entre deux élections, j’ai été embauchée à la Ferme du Vinatier, la structure culturelle de l’Hôpital psychiatrique du Vinatier qui a été la première expérience de ce genre en France. J’ai ainsi été amenée à faire de la déstigmatisation de la santé mentale et à mélanger les publics dedans-dehors. On organisait des conférences, des concerts ou des personnes du Grand Lyon venaient se mélanger aux patients en soin à l’hôpital, des personnes dépressives, d’autres qui avaient commis des homicides, mais on ne savait rien d’eux. Et si côtoyer des plasticiens, des chanteurs, des danseurs ou des vidéastes pouvait leur apporter un mieux-être, notre but était atteint !
« L’an prochain, je vais mettre en place le 150e anniversaire du VIe arrondissementt avec un défilé de mode, une fête populaire costumée à la mairie, un travail d’historien préparé par les comités de quartier pour répertorier les plaques de rue avec leur origine ou célébrer la gastronomie avec les « Mères », dans un quartier où les chefs étoilés sont nombreux, la Mère Fillioux ou la Mère Brazier.»
Et demain ? Je me présenterai peut-être dans la commune où j’ai une maison de campagne, même si 1000 habitants ne sont pas 46 000 … mais à ce jour, je ne m’interdis rien.
Marie-Josèphe Barny de Romanet portait peut-être déjà en elle les germes de l’engagement car sa vie active est en accord avec ses convictions, ce qui exige à la fois une certaine force de caractère et une forme d’autonomie bien maîtrisée. Les Lyonnais la rencontreront lors des prochaines élections dans les bureaux de vote même si elle préfère de loin agir de manière indépendante et discrète. Elle gardera son humour et sa bienveillance mais certainement pressée de retourner dans l’ombre là où tout se décide et se concrétise pour le mieux-vivre des habitants.
Vicky Sommet