Lanceuses d’alerte

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Ce n’est pas leur nom que le public a retenu, mais bien leurs actions et leurs engagements au profit de causes qu’elles défendent avec conviction et pertinence. Jusqu’à quitter leur métier, changer de vie, devenir les porte-parole des sans voix et résister pour un mieux vivre ensemble.

Faire bouger les lignes… en médecine

La presse s’est faite l’écho de leurs revendications. Anny Duperey et Chantal L’Hoir, Mesdames Levothyrox, ont voulu alerter sur les effets secondaires d’un générique de remplacement. En 2017, changement de formule, ce médicament pris par trois millions de personnes provoque des réactions indésirables jusqu’à un rapport rendu en 2018 et la réunion des associations de malades en 2019. Chantal L’Hoir dit « Je ne crois pas au mythe de la personne seule. Il faut mettre la main sur la bonne plume, la bonne comptable, les bons conseiller scientifiques … ». Anny Duperey ajoute : « … Je garde de tout cela un effet secondaire grave : une méfiance envers nos autorités de santé. »

La lutte contre les laboratoires

Marine Martin a révélé le scandale de la Dépakine, médicament antiépileptique responsable de graves malformations chez les bébés exposés dans le ventre de leur maman. Avec deux enfants handicapés, elle s’est opposée au fabricant et a obtenu la mise en place d’un fonds d’indemnisation des victimes. Un combat aussi mené par Irène Frachon pour dénoncer les méfaits du Mediator ou par Anne Cabau pour s’opposer au Distilbène. Marielle Klein, de son côté, s’est battue jusqu’à obtenir l’arrêt de la commercialisation des implants de contraception définitive. Avec Resist créée en 2016, la colère des patients l’a emporté sur les décisions des autorités. Pour les prothèses mammaires, seules les interdictions d’emploi ont abouti à leur disparition grâce à l’action de Joëlle Manighetti.

Les combats pour tous

Fanny GIansetto est une chercheuse engagée, spécialiste du changement climatique. Avec le label Écotable pour identifier les restaurants responsables et la pétition L’Affaire du siècle, elle a porté plainte contre l’État : « J’étais dans un état d’écolo-anxiété, il me fallait agir. » Brigitte Gothière, elle, a cofondé l‘association L214 du nom de la loi qui reconnaît l’animal comme un être sensible, pour éviter que les animaux soient maltraités dans les élevages ou les abattoirs. Chloé Charles est une cheffe anti-gaspi. Avec un objectif, zéro déchet, elle a appris à la prestigieuse école Ferrandi à travailler 100% des produits, viandes comprises. Rien ne se jette mais tout se crée, c’est ce qu’elle enseigne dans les cuisines collectives aujourd’hui.

L’exemplarité, le courage et l’énergie, telles sont les qualités de ces résistantes modernes. À l’image de Laurence Cottet qui a combattu l’alcoolisme, un tabou dans le monde féminin, addiction et véritable maladie, avec des paroles qu’elle transmet comme patiente experte dans les hôpitaux. En instituant le Mois sobre en janvier, comme le Dry January des Anglais, elle nous invite à réfléchir à : « Sortir du sans sucre, sans gras, sans sexe, l’idée étant de proposer autre chose qu’une interdiction totale ».

Vicky Sommet

EN SAVOIR PLUS
« Les résistantes » de Florence Méréo (éditions Harper Collins, novembre 2019).
« Petit Guide pour réussir son mois sobre » de Laurence Cottet (éditions InterÉditions, janvier 2020).

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