« Mange comme un roi le matin, comme un prince à midi, et comme un mendiant le soir »… Ah bon ? Mais si je n’ai pas faim le matin ? Et puis que dois-je manger ? Car entre les recommandations officielles, les campagnes pour les produits laitiers et les odeurs enivrantes de la boulangerie d’en bas, je ne sais plus quoi faire !
La tradition
Les préconisations du Ministère de la Santé indiquent que le petit déjeuner doit comporter au minimum une boisson et trois éléments principaux : un aliment céréalier (pain, biscottes, ou autre produit céréalier, etc.), un produit laitier (lait, yaourt, fromage) et un fruit (fruit cru, jus de fruit, compote). Donc la plupart des français consomment traditionnellement le matin de la baguette avec du beurre et de la confiture, un jus d’orange et un thé ou un café. Grosso modo 70% de mes patients font de même, avec des variations type céréales de petit-déjeuner ou muesli arrosés de lait de vache, pain complet avec du beurre ou du fromage ou encore le café-croissant des pressés. Pourquoi les personnes suivant ce régime se retrouvent-elles avec (entre autres) des problèmes digestifs et finissent par frapper à la porte de mon cabinet ?
Une alimentation acidifiante
La réalité est que ce mode d’alimentation au petit-déjeuner est extrêmement acidifiant. Les combinaisons d’aliments proposées sont délétères pour la bonne santé de la flore intestinale. L’apport massif de sucres et de graisses transformés favorisent l’inflammation et le surpoids. Les index glycémiques et insuliniques de la baguette blanche, du lait en brique, des céréales crounchytruc chocolatées flirtent avec les sommets et nous préparent gentiment au diabète sucré jour après jour. Les acides contenus dans le café, le thé, le pain blanc, le sucre blanc (de la confiture) participent à acidifier l’intestin, causer des ballonnements, des douleurs articulaires, des infections urinaires, des troubles de sommeil, de l’eczéma… et la liste est encore longue. Sans mentionner l’inévitable hypoglycémie de 11h00 où le ventre crie famine et les jambes ne nous portent plus guère…
Que faire ?
Il n’y a pas de solution unique, car nous sommes tous différents, selon notre constitution, notre métabolisme, notre ratio activité-sédentarité, notre âge. Cependant quelques recommandations naturopathiques peuvent vous aider à trouver un meilleur équilibre.
- Des protéines au petit-déjeuner : pour vous assurer une glycémie stable, une énergie durable jusqu’au déjeuner et une meilleure concentration le matin. Les protéines ingérées vont permettre la synthèse de dopamine et de noradrénaline, les neurotransmetteurs de la vigilance, de la motivation et du plaisir, dont nous avons un besoin accru le matin. Alors essayez l’oeuf à la coque (bio) le matin, l’omelette aux légumes, des oléagineux (noix, amandes…). Les recettes de type « paléo » combinant protéines et bonnes graisses fourmillent sur le web, osez vous renseigner ou acheter un livre de recettes¹.
- Des aliments alcalinisants et à index glycémique bas plutôt qu’acidifiants au petit déjeuner pour équilibrer le PRAL² de nos assiettes : fruits frais, noix de coco, oléagineux, compote maison à la cannelle, légumes cuits, riz complet aux fruits secs et au lait d’amande, smoothie maison, jus de légumes à l’extracteur, etc.
Et si je n’ai pas faim ?
Mon conseil : écoutez votre corps ! Si vous n’avez pas faim, que votre potentiel digestif n’est pas allumé et que vous mangez quand même, alors la nourriture ingérée va créer des toxines (appelées de l’ama en médecine ayurvédique) et tous les bénéfices seront perdus. Il existe même une façon de s’alimenter qui se nomme le jeûne intermittent³ et qui recommande de ne pas prendre de petit déjeuner afin d’élever notre métabolisme et réapprendre à notre corps à utiliser ses réserves pour produire de l’énergie. Très efficace pour perdre du poids facilement sans se priver outre mesure !
Rappelez-vous que si vous n’êtes pas en parfaite santé, c’est souvent que le contenu de votre assiette ne vous convient pas. Osez poser des questions et… demander de l’aide à un naturopathe.
Marine Le Gouvello
Naturopathe, diplômée du CENATHO
Consultation sur rendez-vous tél. 06-61-85-88-22, son site
¹ Je me mets au paléo d’Aglae Jacobs (site).
²Potential Renal Acidic Load, l’échelle de calcul du ratio acido-basique des aliments.
³Le Fasting de JB Rives (site). Le jeûne intermittent 16 – 8 par exemple : on attend 16h et 8h entre chaque repas. Exemple : je dîne à 20h00; mon prochain repas est 16h00 plus tard soit à midi, puis je remange 8h00 plus tard soit 20h00. Du coup on observe un jeune intermittent de 16h et 8h entre chaque repas. Cette formule existe aussi en 15-9, voire 12-12 (même principe).