Eva et Federico se sont mariés à Tromso (Norvège), où ils s’étaient promis d’aller admirer des aurores boréales ensemble, inspirés pour leur code vestimentaire par la série télévisée Game of Thrones. Une cinquantaine d’invités ont joué le jeu pendant trois jours pour un mariage… hors du commun !
Un monde de rêves
Les couples qui se marient de plus en plus tard maintenant sacrifient à la mode des mariages originaux. Pour se faire plaisir, alors qu’avant c’étaient des parents, plus conventionnels, qui l’organisaient à leur place. C’était moins drôle ! Il semblerait par ailleurs que l’on assiste à une escalade de ces fêtes folles, atypiques, anticonformistes. À Tromso, nous avons vécu dans un monde de rêves, de magie et de beauté dans des paysages hors du commun. Eva déclare avoir choisi pour son mariage « la nature comme église, les cieux verts comme miracle et de regarder se coucher le soleil comme prière ».
Aurores boréales
Le premier jour s’est passé près des Samis (peuple autochtone) qui nous ont promenés en traineaux tirés par les rennes. À la question « Combien en avez-vous ? », le responsable a répondu avec un clin d’œil : « C’est comme si je vous demandais combien vous gagnez ». Les plus chanceux d’entre nous ont pu toucher un renne blanc de la main droite, pour « s’éclaircir l’esprit », selon le rite chamane. Puis nous avons déjeuné sous une tente (lavvo) d’un ragout… de rennes (difficile après en avoir caressé toute la matinée !). Le soir même, nous sommes partis à la chasse aux aurores boréales en car et jusqu’à minuit nous avons pu nous régaler d’une succession d’illuminations magiques.
Eva tenait l’organisation de la fête sous contrôle. Pendant quatre mois et demi, elle avait préparé le moindre détail de Genève, où elle vit, et supervisé les costumes, ce qui n’est pas une petite affaire quand les intéressés donnent de mauvaises mesures. Sa magnifique robe, ainsi que d’autres vêtements, avaient été réalisés par son amie Olga, tandis que Charles, son mari, photographiait la noce.
Olga Boyarinova – Charles Xelot
-25°C de ressenti
C’est là, en plein air par moins sept degrés, qui m’ont paru moins 25, que se déroulait la cérémonie. Plus de tenue de ski ni de trois doudounes, mais des tenues d’apparat avec capes et cols de fourrure pour faire plus « Game » que « Game ». « Lady Capucine » (sœur du marié), « main de la reine » et grande prêtresse rouge et « Lord Nicolas » (frère de la mariée), « Grand Maester » et « High Septon » présidaient au mariage. Ils ont recueilli les trois consentements utiles au-delà du mur et les vœux des mariés. Puis il était temps de boire et de dîner bien au chaud dans le bateau.
Enfin, pendant le repas le Père du marié a évoqué la « connivence ». Français, Espagnols Ukrainiens, Russes Sénégalais, Portugais, Suisses, Pakistanais, Marocains, Américains, etc. se sont en effet côtoyés pendant trois jours, et ce soir-là jusqu’à quatre heures du matin, partagés entre la danse avec un show déjanté d’Eva et de ses amies en mini robes à paillettes dans une salle et une partie de ping-pong de Federico et ses copains dans une autre.
Isabelle Brisson