L’été avait commencé en maillot bleu de France prématurément remisé aux vestiaires. En pleine canicule, Elle Déco nous prodiguait son astuce pour rafraîchir de deux degrés son cabanon : le repeindre en bleu pastel ! D’un coup de soleil marketing, le vin corse et le pastis viraient au cobalt, les ongles se laquaient de Majorelle YSL, le jean denim évasé taille haute faisait son retour. Les people révélaient sur les réseaux sociaux le sexe de leur progéniture à coup de ballons et de fumée bleu layette. La disparition de la romancière Toni Morrison nous incitait à lire son premier roman The Bluest Eye (L’Œil le plus bleu). Le dernier album aquatique de Keren Ann, Bleue (au féminin) tournait en boucle dans nos oreillettes. De Rodez, où le bleu outremer d’Yves Klein s’invitait chez le maître de l’outrenoir Soulages à Brest, où la couleur de son horizon quotidien rythmait une odyssée culturelle… tout était bleu. Septembre pointant son nez, clap de fin, changement de palette.
Alors, en préventif face à un éventuel petit coup de blues, écoutons le précieux conseil de Picasso* : « Quand je n’ai pas de bleu, je mets du rouge. » Mettre du rouge à la place du bleu, ce n’est pas mettre une couleur à la place d’une autre, mais accepter de tout devoir repenser à neuf. Ne cherchons donc pas à remplacer un projet bousculé ou non abouti par un autre, mais recomposons, repensons, apprenons à varier les angles. Un mantra 100% Mid&Plus qui donne le ton de notre rentrée : toujours optimiste et créatif.
Christine Fleurot
*3 minutes de philosophie pour redevenir humain-Fabrice Midal-France Culture