Tout d’abord non, ça n’arrive pas qu’aux autres ! Chacun peut se trouver confronté à cette mise à l’écart, malgré ses bons et loyaux services. Le premier choc passé, il est temps d’apporter un soutien adéquat au conjoint au chômage.
Soutien moral indispensable
Quand ce malheur survient, il est impératif d’en connaître les raisons exactes, les prétextes pouvant être multiples. L’impact sur le chômeur dès l’annonce de la mauvaise nouvelle ne va pas être ressenti de la même manière : quand une femme occupe un emploi, c’est le plus souvent pour améliorer l’ordinaire. Pour un homme, c’est une nécessité, il a voulu fonder une famille, il doit moralement subvenir à ses besoins. Partant du principe que l’homme est plus fragile face à l’adversité, le chômeur peut sombrer dans la dépression, devenir agressif envers son entourage et, devant l’incompréhension de sa famille, trouver refuge dans une zone d’instabilité psychologique. C’est donc le moment de lui apporter un soutien moral de toute urgence.
De la compréhension avant tout
Seule une personne en qui il a toute confiance peut lui venir en aide. Une épouse, éventuellement une sœur, la mère étant le plus souvent tenue à l’écart des difficultés du fils. Le maître-mot est avant tout la compréhension. Il faut éviter de porter un quelconque jugement sur la personne licenciée. Les conséquences sont les mêmes pour tous : perte de confiance en soi, période de doute professionnel et personnel, etc. La personne n’a besoin en ce moment critique, au carrefour de sa vie professionnelle, que du soutien de sa femme et de sa famille proche, car très souvent les autres vont se désintéresser peu à peu de lui. « Toujours à se plaindre. », « Ce ne sont pas mes affaires. » Les amis ? Après un moment de sidération, certains vont s’éloigner du chômeur. Sait-on jamais, ça peut être contagieux…
Un rôle de soutien pas toujours facile
Le rôle du « sauveur » est difficile, ne nous le cachons pas. Il faut montrer à son conjoint beaucoup de compréhension sans toutefois s’imposer en redresseur de torts. Il faut également lui faire comprendre qu’il n’est pas le seul dans ses décisions arbitraires. Il faut lui redonner espoir. Ses compétences finiront par être reconnues par des gens plus intelligents. Oui, il peut encore connaître une fonction en rapport avec ses capacités, lui citer des exemples. L’écoute est importante, primordiale. Il faut rappeler à son conjoint ses droits, lui conseiller de se faire aider par les professionnels en la matière, les syndicats, les Prudhommes et, au besoin, demander l’assistance d’un avocat.
Malgré son désarroi personnel, la main secourable ne doit pas faire montre d’une compassion excessive qui ne ferait que faire perdre pied au chômeur, en lui donnant l’impression d’être un indigent. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, l’assistant doit se montrer discret, rassurer son conjoint par de petites attentions, un repas ou une sortie en amoureux. Rien de tel pour lui redonner cette confiance perdue !
Nancy Besse