Désenclaver, bâtir, transformer, améliorer, embellir et repenser la ville, tels sont les mots et les ambitions qui agitent le « Landerneau » parisien. Cela concerne les politiques, les économistes, architectes, urbanistes, paysagistes, les transporteurs comme les voyagistes, tous parties prenantes dans ce grand projet qui fera date dans l’histoire du Grand Paris.
Paris ne s’est pas faite en un jour
Des barrières de Philippe Auguste dont il reste des traces au Louvre, des travaux d’Henri IV à ceux du baron Haussmann qui fait passer la ville de 12 à 20 arrondissements, on doit à Napoléon d’avoir percé la rue de Rivoli avec déjà l’idée d’un grand Paris « Paris, Rouen, Le Havre, une seule et même ville dont la Seine est la grande rue ». Théâtre de la Révolution, de la Commune, Paris irrite et attire à la fois, mais le succès des cinq expositions universelles entre 1855 et 1900 ont démontré que l’attachement des Français était réel. Le Rastignac de Balzac monté hier à Paris se retrouve dans le provincial qui vient travailler à la capitale aujourd’hui.
Paris l’audacieuse
Un écueil à éviter, faire de Paris une ville musée. Privilégier l’esthétique du mobilier urbain, une densité raisonnable au mètre carré, une végétalisation des rues, une piétonnisation utile, la débitumisation pour aboutir à une renaturation (le Larousse a de quoi faire !), le tout pour respecter une sobriété énergétique. « La ville du quart d’heure » est un des projets, avec tout près de chez vous à pas plus de 15 minutes. Un concept conçu pour rapprocher les lieux d’habitations, de travail, de commerce, de culture, de santé et les loisirs et tenir compte du rythme de la vie, ce qu’on appelle le chrono-urbanisme (encore un nouveau mot !).
Des urbanistes au service des urbains
Aujourd’hui l’Est est réservé au logement, au Nord l’industrie, au Sud l’agroalimentaire,et à l’Ouest les quartiers d’affaires. Il faudra développer le tourisme pour voir du vert sans aller loin et encourager la « staycation » (un dernier mot pour la route, contraction en anglais de stay et de vacation) aux quatre coins du Grand Paris pour prendre la poudre d’escampette près de chez soi. Et rendre les gares attractives et interconnectées pour faciliter et encourager les transports. Et enfin, une nouveauté, le Grand Paris Express qui sera le plus grand projet urbain mené en Europe et une réponse aux enjeux climatiques. Cette solution de mobilité intéressera plus de 3 millions de futurs usagers quotidiens, un métro en rocade autour de Paris qui facilitera l’accès à la ville et sera complété par des logements abordables. En réduisant ainsi le trafic automobile, ce projet répondra à la lutte contre le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre.
Quelques chiffres pour mesurer l’ampleur du projet : 12 millions d’habitants concernés, 200 km de nouvelles lignes de métro, 68 nouvelles gares et 59 millions de tonnes équivalent C02 économisés d’ici 2070.
L’urbanophobie doit se guérir (si, si ça se dit !) et le Grand Paris qui en est encore aux balbutiements du nouveau-né est un enjeu majeur pour les générations futures, celui d’une ville-monde.
Vicky Sommet
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Jusqu’au 1er avril 2022, Parisiennes et Parisiens sont invités à partager leur opinion sur les grandes orientations du PADD, le Plan d’Aménagement et de Développement Durable (permis de construire, zones inconstructibles, forme architecturale, espaces de décharges ou espaces agricoles, etc.). Pour tout savoir sur le PADD et cette nouvelle étape de concertation, rendez-vous sur idee.paris pour participer.
