Après un trauma et une adolescence difficile, sauvée par l’or qu’elle a dans les mains et par l’écriture à laquelle elle s’adonne tardivement, Sabrina nous offre le parcours de vie attachant d’une femme résiliente à laquelle la vie a fini par sourire.
« Je devais survivre, canaliser ma colère ! »
Sabrina quitte les Hautes-Pyrénées à 11 ans pour s’installer en Picardie où sa mère part rejoindre son compagnon. Elle y fera ses années collège et lycée. Lorsque sa mère meurt, Sabrina a 17 ans, c’est un tsunami dans sa vie. Elle retourne alors vivre dans les Hautes-Pyrénées où elle est accueillie par des oncles et tantes. C’est une adolescente rebelle qui décroche scolairement. « Je devais survivre, canaliser ma colère ! » explique-t-elle. Elle exerce plein de petits boulots avant de suivre des formations dans l’esthétique, où elle apprend notamment les techniques de massage. Elle découvre qu’elle a « quelque chose dans les mains », le toucher apaise sa colère. « Ça m’a sauvé la vie ! »
« Je n’ai jamais été pervertie grâce à mon éducation »
Sabrina suit son chéri à Cannes où les portes s’ouvrent professionnellement pour elle grâce à ses clientes. « Je viens d’un petit village des Hautes-Pyrénées où le travail et l’honnêteté sont des vraies valeurs. Cela m’a aidée. Je n’ai jamais été pervertie grâce à mon éducation. Cela m’a donné une ligne de conduite. » Plus de vingt ans après l’avoir rencontré en Picardie, celui qui l’a aidée au moment de la mort de sa mère la retrouve sur les réseaux sociaux. Ils se marient et rentrent ensemble dans le Sud-Ouest. Sabrina quitte alors le monde de l’esthétique pour reprendre des études et devient à 40 ans titulaire d’une licence en Sciences de l’éducation, suivie d’une année en Master 1 Enseignement, formation, intervention sociale. Une belle revanche sur la vie ! Devenue formatrice pour adultes, elle travaille dans l’insertion pendant plusieurs années, puis le centre dans lequel elle travaille fermant, Sabrina repart dans le monde du bien-être où elle travaille d’abord en free lance, avant d’ouvrir son espace dans un centre de rééducation à Bidart¹ où elle exerce toujours aujourd’hui.
« La vie m’a apporté de belles choses, à mon tour je voulais aider des personnes en difficulté. »
« Mes héroïnes sont des femmes libres »
Se sentant plus légitime en ayant fait des études, Sabrina décide alors de s’adonner à sa passion, l’écriture, et de la partager. Elle écrit un premier roman qu’elle envoie à plusieurs maisons d’édition. Il sera publié en 2019, bientôt suivi de deux autres². Sabrina aime dans ses intrigues se pencher sur la complexité des relations humaines. Ses livres parlent d’amour, de vengeance, de colère, de secrets de famille, de transmission de traumatismes familiaux, de repères bouleversés, de recherches d’origines, de vérités qui font passer à l’âge adulte. « Mes héroïnes sont des femmes libres et, si l ‘on parle d’amour, on n’est pas reconnu, alors que les soeurs Brontë et Jane Austen l’ont été (même si mes romans ne parlent pas que d’amour) ! »
« Je suis une résiliente. Pour moi, la résilience, c’est partir d’un trauma, le vaincre, se reconstruire avec plus de force et parler de son parcours pour se rendre utile auprès d’autres femmes. Aujourd’hui, j’apaise, j’écris, j’ai même créé ma propre marque de bougies³. Mes livres sont mes bébés. » confie Sabrina touchée par l’endométriose.
« Ce sont les femmes qui m’ont aidée, ce sont elles qui me lisent aujourd’hui. » conclut Sabrina qui travaille à la rédaction d’un quatrième roman consacré à la malveillance à l’encontre des femmes. Sa joie de vivre, la richesse de son monde intérieur et son âme de femme-enfant sont une belle source d’inspiration !
Marie-Hélène Cossé
¹Les jardins du zen, 64210 Bidart
²Dis-lui toi que je l’aime (2019), Dans l’ombre de mon coeur (2021), Rouge ardent (décembre 2022 – Médaille de bronze de l’Académie des arts, sciences et lettres de Paris octobre2023)
²Les bougies de Thérèse