Frédérique Cintrat, après avoir grandi à la campagne, s’est appropriée son avenir pour le construire à son image. Peu importe les projets, les outils, les soutiens, tant qu’on y croit, rien ne peut empêcher d’y parvenir. Et surtout peu importe l’âge parce que l’ambition des femmes n’a pas de limite !
Des débuts prometteurs
Munie de son bac scientifique à l’âge de 16 ans, elle suit une prépa HEC à Orléans, intègre une école de commerce, l’EM Normandie, et se dirige vers la banque et la finance. Elle a la chance d’être recrutée par le Cetelem qui décide de donner leur chance à des jeunes qui vont vivre une accélération en devenant rapidement directeur d’agence au lieu de passer par tous les stades de la formation. Après différents postes dans le crédit, elle devient directrice d’agence à 22 ans, se tourne vers le marketing avant d’être appelée pour s’occuper des Partenariats grands comptes, la première femme à exercer ce métier. Elle décide alors, après avoir donné naissance à deux enfants, de retourner vivre à la campagne. Avec une maman nounou et un bureau au-dessus de la gare Montparnasse, Frédérique réussit à concilier vie familiale et vie professionnelle.
Travailler pour réussir
Elle est élue Femme de l’année dans l’assurance en 2013. « Je m’étais impliquée dans les réseaux qui luttent pour la mixité et je m’étais rendue compte que plus on montait dans la hiérarchie, moins les femmes étaient nombreuses. Ce qui me révoltait quand j’assistais à des conférences sur le sujet, c’est qu’il n’y avait que des hommes en tribune. Je me suis alors mobilisée dans les réseaux qui oeuvrent pour la mixité dans les assurances et la banque ». Frédérique se décide à prendre des risques et quitte le salariat pour monter son entreprise Axielles, un outil qui permet à des personnes d’assister à des réunions mixtes pro au départ de leur entreprise. Problèmes souvent rencontrés par ces femmes : ont-elles un modèle économique ? Savent-elles quand elles se lancent en solo qu’elle est l’image de leur entreprise ? « Ce qu’on sait peu, c’est que pour les postes de direction, il n’y a pas de question d’âge ou de genre et donc des opportunités pour les femmes quand on sait qu’avec l’âge vient aussi l’expérience requise pour diriger. Là où le bât blesse, c’est juste en-dessous dans les postes de management intermédiaire. »
L’ambition n’est pas un gros mot
Son premier livre avait pour titre « Comment l’ambition vient aux filles », le second pour sous-titre « Parce que l’ambition des femmes n’a pas d’âge ». Avoir de l’ambition, c’est se projeter avec un objectif, là où le genre n’est pas un sujet. « Pour certaines, c’est sortir de la routine, pour d’autres c’est ce qui les fait avancer, moi ce qui m’anime, c’est l’action et la passion. Quand je fais des conférences, je pose toujours la question « Qui sont les ambitieux parmi vous ? », personne n’ose lever la main. Car dire je suis ambitieux est compris comme je veux réussir mais au détriment d’autrui. En revanche, quand je suis devant un parterre d’entrepreneurs, tout le monde lève la main car s’ils sont là, c’est qu’ils ont fait le choix d’être ambitieux et veulent que cela se sache ».
Pour Frédérique, le plafond de verre ou l’âge passé de 50 ans ne sont pas des sujets. Les femmes doivent se percevoir non pas en tant qu’âge, mais en tant que personne et après elles doivent se comporter comme un bulldozer ! « Prenons-nous en main, remettons-nous en question si nous ne trouvons pas de travail, doit-on se reformer car notre expérience est peut-être obsolète ? Mais surtout n’attendons rien des autres. Ce n’est pas simple mais il faut tenter et, si ça ne marche pas, il faut recommencer ! »
Vicky Sommet
« Ré-entreprendre sa vie après 50 ans. Parce que l’ambition des femmes n’a pas d’âge » de Frédérique Cintrat aux éditions Dunod (2023).
LES DÉFINITIONS DE FRÉDÉRIQUE
♦ Féminisme : Ce n’est pas une histoire de genre, je voudrais les mêmes droits pour tous.
♦ Liberté : Faire ce qu’on a envie de faire avec des limites pour ne pas empiéter sur celles de l’autre.
♦ Volonté : La niaque, l’envie, la détermination, mais elle n’a aucun sens s’il n’y a pas l’action derrière.
♦ Joie : C’est ce qui m’anime au quotidien et me permet de toujours trouver, dans une journée, ce qui va me donner du plaisir.
♦ Avenir : J’ai une nature très optimiste, l’avenir c’est la continuité et ce sont aussi les projets.
♦ Homme : Les hommes, c’est l’environnement, j’ai un compagnon, deux fils, un père, un président dans mon entreprise, des collègues, j’ai toujours apprécié de travailler avec des hommes, avec des femmes, les hommes avec un petit h ou un grand H, c’est la vie !* * * * * * *
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