Laquelle de nous sait et pense qu’elle a réussi grâce à elle ? Faites le test autour de vous et face à votre miroir : la première qui dit avoir eu de la chance, être arrivée au bon moment, tout devoir aux autres est atteinte du syndrome de l’imposture. Bienvenue au club !
L’histoire silencieuse des femmes
C’est l’université de Cornell (USA) qui le confirme, aujourd’hui encore, « les hommes surestiment leurs capacités et leurs performances alors que les femmes les sous-estiment », car le formatage que nous avons toutes reçu ne date pas d’hier. Élisabeth Cadoche et Anne de Montarlot expliquent dans « Le syndrome d’imposture »* comment les femmes ont été « les mères silencieuses, les ménagères invisibles », rarement présentes dans l’Histoire qui compte surtout des grands hommes avec leur place au Panthéon. Tous ces héros sont pourtant nés d’une femme. Pour une Cléopâtre, Pénélope, Jeanne d’Arc par siècle, combien de femmes anonymes dont l’histoire n’a pas gardé mémoire, au point d’avoir oublié qu’Olympe de Gouges écrivit la Déclaration de la femme et de la citoyenne en 1791 ? Pire, depuis le XVIIe siècle, les grammairiens ont masculinisé la langue, alors que le mot autrice existait au… XVe siècle. Et Françoise Héritier souligne que « l’humain est la seule espèce où les mâles tuent les femelles de leur espèce ».
« La confiance en soi comme la vie, est un art qui se travaille. »
La confiance trouve sa source dans l’indulgence
La tyrannie de notre apparence physique en rajoute sur notre barque et, au fil des pages, les partages de trajectoires de femmes, anonymes ou célèbres, qui incarnent par le vécu des émotions, situation qui nous est familière, nous donnent des pistes pour progresser. Sophie Fontanel estime ainsi que « la confiance en soi ne passe pas par une maîtrise de son corps. Elle est l’acceptation de quelque chose de fluctuant dans le corps. Elle trouve sa source dans l’indulgence ».
« Ne pas se comparer est la clé de la sagesse, nous évite les frustrations et les fausses relations. »
Accepter sa lumière sans peur
Que vous soyez perfectionniste, version surdouée, superwoman ou dévouée, vous découvrirez dans cet ouvrage comment accepter vos doutes pour ne plus avoir peur de votre lumière, ni vous sentir coupable de travailler alors que vos enfants sont avec leur nounou, voire confiés à leur père. Au travail comme au sein du couple, la confiance se cultive, surtout pour élever nos filles en les vaccinant contre ce syndrome. Rien de tel pour elles que d’avoir un père qui aide aux tâches ménagères qui, d’après les études, sont plus susceptibles d’élever des filles qui aspirent à des carrières moins traditionnelles et potentiellement mieux rémunérées.
Les autrices du « Syndrome de l’imposture » nous permettent au fil des pages et des témoignages de prendre conscience de nos failles et cette prise de conscience est salutaire pour nous, nos filles et petites-filles. Parce que nous le valons toutes ! Partagez la recette des confiantes : être humaine, indulgente et apprendre de toutes les erreurs (les siennes et celles des autres) !
Anne-Claire Gagnon
*« Le syndrome d’imposture » d’Élisabeth Cadoche et Anne de Montarlot, (éditions Les arènes, 2020).