La belle-mère est celle qui a élevé son fils chéri et l’a laissé partir avec regret dans le giron de sa belle-fille. Et il y a les belles-mères, ces mères de substitution qui, en épousant un homme déjà papa, ont hérité de sa descendance. Sacerdoce ou sacrifice, là est la question !
Belle-maman
L’humoriste Pierre Doris disait « Aux dernières étrennes, j’ai offert une chaise à ma belle-mère. Aux prochaines, je la ferai électrifier ». Quels reproches justifiés ou non adressons-nous à cette femme qui a oublié qu’avant d’être belle-mère, elle était aussi une fille ? Bien entendu, nous ignorons ses conseils, nous la contredisons souvent quand nous mettons en place des règles pour que la famille vive en harmonie et il n’est pas impossible que nous doutions de sa sagesse passée pour intégrer ses remarques gentilles ou acerbes sur la manière d’éduquer nos enfants, notre mari (cet enfant qu’on lui aurait volé) et l’animal domestique qui complète le tableau de la maisonnée. Bref, être belle-mère relève du scotch mis sur la bouche et d’une présence pas toujours désirée, mais elle sera une grand-mère attentive et bienveillante et ça, vous saurez l’accepter.
Ça passe ou ça casse !
On est très vite mis au pied du mur, à la première rencontre avec les enfants de l’union précédente, l’accueil peut être froid, chaleureux ou indifférent. À vous d’éviter de vous prendre les pieds dans le tapis et de trouver votre place, même si le papa a préparé le terrain en amont. Aujourd‘hui en France, un enfant sur dix vit dans une famille recomposée. Et même si en conscience, on souhaite les aimer, l’inconscient hostile vous renvoie les images d’un amour passé. Faut-il alors avoir la fibre belle-maternelle, rentrer dans un rôle dont on ne connaît pas le texte, tout dépend si l’autre maman est encore présente ou disparue et, si la garde est alternée, remettre tout en question une semaine sur deux.
Coudre des sentiments nouveaux
Attention à ne pas se piquer les doigts ! Tout dépend si on aide aux devoirs ou si on laisse faire. Le droit notarial stipule que le beau-parent n’a « aucun droit parce qu’aucun lien de filiation ». Si le conjoint y met du sien en précisant que l’amour n’est pas la priorité, mais que le respect est une attitude non-négociable, le statu quo peut lentement aller de la bonne entente à la relation affectueuse en passant par une complicité naissante. L’âge des enfants est aussi un élément important, le petit aimerait qu’on l’aime, le jeune qu’on le comprenne et l’ado qu’on le laisse vivre. Et si le couple se délite, il faut savoir se séparer de ses beaux-enfants sans nécessairement prolonger à tout prix ce lien personnalisé et se dire qu’on les a aidés à se construire pendant un moment de leur vie d’enfant et, cela, personne ne pourra vous l’enlever.
Laisser la porte ouverte, même si la clé s’est égarée, la confiance tissée ensemble est parfois plus forte et plus pérenne que l’amour.
Vicky Sommet