C’est un ressenti ponctuel ou aigu, temporaire ou permanent. Il nous menace toutes et nous sommes inégales face à lui. C’est le stress… D’aucuns l’appellent le mal du siècle mais ce n’est pas une fatalité, plutôt une bataille à mener dont l’issue dépend de nous.
Ne pas en minimiser l’impact
Nous les vivons au quotidien, ces montées d’adrénaline. Mais quand elles s’installent durablement, leur effet est délétère pour notre santé physique et mentale. Le stress peut évoluer en dépression, anxiété et, dans le pire des cas, engendrer des maladies somatiques telles que l’hypertension ou les troubles cardio-vasculaires. Les déclencheurs (les stresseurs) sont multiples : travail, relations à autrui mais aussi excès de perfectionnisme, manque de confiance en soi. Les femmes font face à des sources de stress particulières qu’on a trop souvent occultées. On parle beaucoup des situations de harcèlement, de charge mentale, mais la fonction de reproduction joue un rôle important. Douleurs ou malaises prémenstruels, maux de tête, dépression post-partum, ménopause, tous ces facteurs contribuent au stress. La reconnaissance de ces problèmes, leur acceptation par la société est importante.
Pouvoir verbaliser, témoigner, expliquer son ressenti, sans se sentir jugée, vont contribuer à relâcher les tensions. Les médias y contribuent de plus en plus. Les podcasts sur ces troubles se multiplient. La législation s’adapte également. Les femmes souffrant de règles douloureuses peuvent désormais se mettre en congé maladie. Il était temps !
Du savoir-faire pour gérer son stress
Même si la résilience au stress est différente d’un sujet à l’autre (selon son expérience, son histoire personnelle), il existe des méthodes reconnues, qui relèvent du savoir-faire, qui vont en permettre le contrôle. Un levier particulièrement intéressant est la respiration. Une action volontaire de respiration contrôlée peut faire baisser le niveau de stress en oxygénant le cerveau et en ralentissant le rythme cardiaque. La relaxation (technique de Jacobsson) aide à relâcher les tensions musculaires. Il s’agit de tendre différents groupes de muscles volontairement sur une période de quelques secondes, puis de relâcher (détente). C’est un exercice simple. En revanche, la méditation de pleine conscience, très efficace, requiert un entrainement (il existe de nombreuses applications) ou une aide extérieure. C’est une technique de plus en plus plébiscitée qui suppose de porter son attention sur l’instant présent, le « ici et maintenant » afin de lâcher prise face au flot de pensées qui embrument l’esprit. Pratique bouddhiste ancestrale venant d’Inde, la science s’y intéresse pour ses bienfaits sur la santé¹ depuis une quarantaine d’année.
Savoir-être dans une meilleure hygiène de vie
Sans surprise, une activité physique régulière est essentielle. La recherche suggère qu’environ 30 minutes d’exercice par jour (au minimum) réduisent le stress et améliorent l’humeur. Yoga, Pilates, mais pour les plus récalcitrantes, sachez qu’il n’est pas nécessaire de recourir à une activité de forte intensité : l’important est de faire bouger son corps afin de libérer les endorphines, ces hormones de bien-être. Une bonne hygiène de vie passe également par une alimentation équilibrée riche en nutriments qui aide à stabiliser l’humeur et l’énergie. Les dîners légers le soir favorisent la qualité du sommeil. De même, établir une routine le soir peut être un facteur d’équilibre. Aller se coucher et se réveiller à la même heure chaque jour aide à réguler l’horloge biologique et favorise un sommeil réparateur. Il faut savoir également que la lumière bleue perturbe la production de mélatonine et qu’à cet égard, mieux vaut éviter l’exposition aux écrans avant de s’endormir (téléphones, tablettes, télévision) et plutôt se saisir d’un livre.
En fait, tout ce qui est relaxant favorise un sommeil réparateur. En imitant le lever du soleil et sa montée en luminosité progressive, les réveils simulateurs d’aube promettent un réveil naturel, en douceur, moins stressant que la sonnerie d’un réveil classique ou de l’alarme du téléphone. Une manière de bien démarrer la journée.
L’attitude face à la vie
Enfin, on ne dira jamais assez à quel point la pensée positive joue un rôle crucial dans la réduction du stress. Les personnes ayant une disposition positive montrent des niveaux de cortisol, l’hormone du stress, plus bas lors d’événements stressants. Elle est associée à une plus grande résilience, c’est-à-dire la capacité à rebondir après une expérience difficile. Les optimistes sont mieux équipés pour gérer le stress, car ils perçoivent les défis comme des opportunités d’apprentissage plutôt que comme des menaces. Ils sont plus susceptibles de maintenir des habitudes de vie saines, ce qui contribue à réduire le stress et à améliorer la qualité de vie.
Il n’y a pas de miracles, mais s’installer dans une situation de stress permanent n’est pas une fatalité. Il n’est pas interdit d’utiliser son imagination et de se faire confiance. Commençons par fermer les yeux, en imaginant un moment très agréable avec toutes les sensations positives que cela procure. Et bonne route vers la zen attitude !
Michèle Robach
¹En 1979, Jon Kabat-Zinn a créé le protocole MBSR (Réduction du Stress Basée sur la Pleine Conscience).
Deux ouvrages pour approfondir :
♥ No Stress de Lev Rosen et du Dr Myriam Paperman (Flammarion, 2023)
♥ 2h Chrono pour arrêter de stresser (et rester zen) de Diana Barthélemy-Clouwaert (Dunod, 2018)