Halte à la rumination !

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Avez-vous déjà eu la sensation de ruminer vos pensées, de les faire tourner en boucle jusqu’à ressentir des émotions négatives ou encore la sensation de trop réfléchir sans jamais trouver de solution ? Si la réponse est non, alors inutile de lire ce billet plus avant, si vous n’avez jamais ressenti ce tourbillon de pensées anarchiques, alors vous êtes doté d’une zénitude hors du commun. En revanche si ceci évoque en vous une émotion, une sensation de « déjà vécu », alors ce billet peut vous parler.

Plus facile à dire qu’à faire !

Tout d’abord qu’est-ce que la rumination mentale ? Notre cerveau est une véritable machine à penser puisque nous avons entre 60 000 et 70 000 pensées par jour. En cas de rumination, nous laissons notre cerveau entrer dans un cercle vicieux de pensées sans lien les unes avec les autres. Alors que vous vous reconnaissez comme celui ou celle qui trouve aisément des solutions aux problèmes des autres, vous vous retrouvez à subir ce flot de pensées. Ceci peut devenir épuisant, car il s’agit souvent de ruminations nocturnes. Toutefois, ruminer nos préoccupations peut surgir à tout moment : sous la douche, en faisant les courses, en cuisinant, voire même en travaillant ! Une fois le film lancé, vous ne savez pas comment l’arrêter.

Car on ne rumine pas à l’infini nos bonheurs mais plutôt nos soucis. C’est le « biais de négativité » hérité de nos ancêtres qui ne devaient leur survie qu’à la vigilance sur les dangers, les peurs, les impondérables.

Car ruminer n’est pas réfléchir

Lorsque vous réfléchissez, vous cherchez des solutions concrètes à un problème identifié. Lorsque vous ruminez, vous laissez le flot de pensées alimenter le malaise de départ. Ces pensées envahissantes surviennent le plus souvent après une contrariété. Cela peut être une erreur commise et que l’on se répète sans cesse, ou la remarque d’un ami ou bien encore une actualité déprimante. Les pensées tournent en rond, s’autoalimentent, ne trouvent pas de porte de sortie et vont amplifier la contrariété de départ. Vous avez alors la désagréable sensation de subir, d’être incapable de mettre un terme à ce cercle infernal. Ces ruminations vont aussi avoir un impact négatif sur votre entourage. Vouloir sortir de ce tourbillon de pensées négatives, c’est comme demander à un enfant énervé de se calmer !

Avant d’agir, il convient de prendre conscience de ce qui vous arrive, puis ensuite d’agir pour « reprogrammer votre cerveau ».

5 pistes pour vous aider à sortir de la rumination

Reconnaissez le cercle vicieux. Vous ruminez et il vous est difficile d’identifier ce que vous ruminez. Vous constatez le coté dérisoire de certaines de vos pensées. Plus vous y accorderez d’importance, plus elles occuperont votre esprit. En les acceptant, elle repartiront plus facilement que si vous luttez.
♥ Soyez tolérant envers vous-même. Tout ne sera jamais parfait, alors acceptez vos petits travers, vos imperfections. Oui, votre cerveau vous joue des tours et vous n’aimez pas. C’est en baissant son niveau d’exigence que l’on devient plus détendu, plus bienveillant vis-à-vis de soi-même, moins sujets aux ruminations.
Cultivez l’auto-gratitude. Félicitez-vous chaque soir pour trois choses que vous avez faites ou vécues dans la journée. Un service rendu, un capuccino en terrasse au soleil, une chose que vous avez apprise, un fou rire…
♥ Vivez le moment présent. Votre mental est compulsif, il vous parle sans cesse. La méditation vous aidera à retrouver le calme intérieur, en ramenant votre attention sur le moment présent, mettant ainsi à distance vos pensées négatives. La méditation va même libérer des endorphines et envoyer un message d’apaisement à votre cerveau.
♥ Agissez, faites diversion. Votre cerveau fonctionne à plein régime, part dans tous les sens alors orientez le vers une distraction que vous aimez. S’il s’agit de ruminations nocturnes, écoutez de la musique, reprenez le fil de votre livre, écoutez une méditation. S’il s’agit de ruminations diurnes, faites une balade dans la nature, voyez des personnes qui vous font du bien. Ceci va développer votre sentiment de bien-être et briser le film absurde que vous tournez dans votre tête.

Les pensées sont normales et impossibles à arrêter, c’est la manière de gérer ses pensées qui va faire la différence.

« Il n’y a rien qui ne soit entièrement en notre pouvoir sinon nos pensées » nous dit René Descartes. Alors reprenez leur fil, ne laissez plus votre cerveau tourner en rond et prendre le contrôle de vos nuits, si ce n’est de votre vie. Rien ne vaut ce que prônait volontiers Jean-Jacques Rousseau : « Ruminez vos petits bonheurs passés de votre journée », une douce rêverie dans la nature, une tasse de thé en bonne compagnie, une conversation complice…

Sylvie Marchal
Son site

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