L’art en partage

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Un peu comme au cinéma, on ne regarde pas une exposition de la même façon selon que l’on soit seul ou accompagné. Voici trois suggestions d’expositions à partager avec ceux qu’on aime.

 ♦ Une expo à voir avec une amie

©Ch.Gautier-Fleurot
Prune Nourry – Catharsis – Galerie Templon Grenier Saint-Lazare jusqu’au 19 Octobre 2019 – 28 rue du Grenier Saint-Lazare – 75003 Paris. À travers son exposition Carthasis, Prune Nourry nous parle aujourd’hui de sa propre histoire, celle de sa lutte contre son cancer du sein fusionnant -en cet espace- son rôle de créatrice et de patiente. Corps puissant démembré, sculptures éclatées évoquant les ex-voto milagros mexicains, forme galbée piquée de bâtons d’encens en référence aux soins apaisants d’acupuncture, sein ciblé par une armada de flèches, amazone mutilée pour gagner en habilité nous content et légendent son combat. Des extraits de son film Serendipity, produit par Angelina Jolie et présenté au Festival du film de Berlin sont projetés au sous-sol : caméra à la main, la jeune plasticienne filmant sa maladie devient « le sujet de son propre travail artistique, matière aux mains des médecins ». Rien de morbide et d’impudique mais au contraire beaucoup d’énergie et d’espoir. Une œuvre de résistance où au finish c’est la femme, le sculpteur qui reprend la main.

♦ Une expo à voir avec sa fille

©Ch.Gautier-Fleurot

Back side- Dos à la Mode – Musée Bourdelle jusqu’au 17 novembre 2019 -18 rue Antoine Bourdelle – 75015 Paris. Comment en matière de création vestimentaire le dos est-il passé en mode majeur ? Cette partie plane du corps anatomiquement caché, inatteignable aux yeux de son propriétaire, endurante à la charge est devenue à travers les siècles un espace d’inspiration et d’attrait pour les créateurs et les photographes : « Pouvoir érotique du jeu du caché-montré »  pour Yves Saint Laurent, « Point de vue plein de promesses » pour Jeanloup Sieff.  De la traîne brocardée princière qui empêche de reculer et qui exige que l’on garde ses distances au dos nu sublimé par Martine Sitbon en passant par les années 30 qui donnèrent ses lettres de noblesse au décolleté dorsal (Maggy Rouf), cette exposition présente plus d’une centaine de silhouettes du XVIIIe à nos jours dialoguant avec les œuvres musculeuses ou profilées du sculpteur Bourdelle. « J’aime la ligne du dos des femmes…  je suis à la poursuite d’une silhouette. Si elle se retourne, tout est fini. Vraiment fini… » révèle Yohji Yamamoto.

♦ Une expo à voir avec ses petits-enfants

©Ch.Gautier-Fleurot

Monstres, mangas et Murakami – Musée en Herbe  jusqu’au 22 septembre 201923 rue de L’Arbre-Sec – 75001 Paris. Plus qu’un week-end aux enfants « de 3 à 103 ans » pour  découvrir au travers d’une visite ludique et interactive l’univers artistique fantastique de Takashi Murakami. Munis de leur masque « chasseur de monstres » les plus-petits vaincront leurs peurs assis sur des coussins péteurs et éloigneront les mauvais esprits à coup de cornichons. Les plus grands découvriront la diversité foisonnante du travail de cet artiste qui fut exposé l’année dernière à la Fondation Vuitton et plongeront dans la richesse de ses inspirations puisées dans les terrifiantes légendes japonaises mais aussi dans la fleurie et colorée Pop Culture (Warhol). Des livrets-découverte selon les âges ainsi que la présence de médiateurs vous guideront à travers ce jeu de piste balisé de vidéos (émouvant robot  Inochi !), sculptures, estampes, masques et aquarelles. Une heure Kawaï à passer en famille.

Christine Fleurot

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