Ambassades, Consulats, Instituts français, ou Alliances françaises, ces représentations diplomatiques et culturelles sont destinées à donner une belle image de la France en dehors de ses frontières, en proposant aux yeux des habitants des capitales qui les accueillent des œuvres renommées d’architectes d’hier et d’aujourd’hui.
La France à l‘étranger
On n’y pense jamais et on a tort ! Parmi les curiosités architecturales qu’offrent les capitales, on devrait visiter les ambassades de notre pays. À Djakarta, la Chancellerie est habillée d’une tôle d’aluminium laqué perforée et pliée, alors qu’à Pékin, les architectes ont voulu un bâtiment à la croisée du Feng-Shui et de la Haute couture, le zen d’un côté, l’élégance de l’autre. Un soubassement à bossage, un parvis de granit et la façade habillée d’un drapé plissé et ondulant de verre sérigraphié doré, le tout en respectant des matériaux naturels, bois, pierre et caoutchouc.
Les anciens et les modernes
À Brasilia, on fait appel à Le Corbusier en 1962. D’abord, une petite construction en bois dite « Casa de Oca » comme représentation provisoire. Suivra un projet, un prisme bas, flanqué de deux pans inclinés et une tour cylindrique. Mais Le Corbusier et le gouvernement français ne se mirent d’accord qu’en 1965, l’année de sa mort. Un proche collaborateur Guillermo Jullian le reprit en refusant de modifier l’original et en gardant le béton brut et l’absence de façade en raison du climat local. Pour Berlin, l’ambassade détruite en 1945 fut reconstruite à côté de la Porte de Brandebourg par Christian de Portzampart dans un espace encaissé entre des immeubles qu’il a fallu agrandir pour que ses occupants travaillent dans la lumière du jour.
Un monument vivant
La plus belle de nos ambassades est sans conteste celle de Rome, installée au Palais Farnèse, une demeure historique construite en 1513. Elle a abrité des papes, des cardinaux, avant d’entrer dans le patrimoine de la famille Bourbon de Naples. Lieu de travail et d’étude avec l’École française de Rome et sa somptueuse bibliothèque, le Palais s’ouvre au public avec des visites guidées pour découvrir le travail de Michel-Ange, une façade dotée d’une corniche de fleurs de lys, une fenêtre centrale encadrée par des colonnes vert antique, un jardin fleuri avec des arbres très hauts qui abritent du regard cet Eden vert. Et le joyau de ce Palais, la galerie restaurée très récemment décorée de fresques des frères Carrache avec des peintures en trompe l’œil, des « putti » dodus, des grisailles pour parler d’amour, mais aussi des peintures de Titien et des sculptures en bronze.« Le Palais Farnèse est une maison colossale, magnifique imposante, mise en valeur par une noble place et des fontaines avec des vasques de granit, c’est une des merveilles de Rome », une déclaration de 1805, je n’aurais pas mieux dit !
Vicky Sommet
Palais Farnèse : Les visites se réservent directement sur internet. Elles sont proposées en français, en italien ou en anglais les lundi, mercredi et vendredi après-midi et accompagnées par un guide professionnel avec une contribution par personne de 9€. Plus une visite virtuelle comme si vous étiez sur place sans même aller à Rome. Inventer Rome.