Camille Walala aime s’amuser avec les formes et les couleurs, sans contrainte et sans limite. L’amour de la couleur lui vient de sa mère qui décorait la maison de tissus colorés et de bouquets de fleurs, l’attrait pour les lignes plus sombres des artistes du Mouvement Memphis qu’elle découvre dans le cabinet de son père architecte.
L’artiste-designer française vit depuis 25 ans à Londres. Venue pour apprendre l’anglais pendant trois mois, elle n’en est jamais repartie. « Tout est plus facile à Londres ! ». Aujourd’hui, elle parle aussi vite en anglais qu’en français et ses oeuvres à l’esthétique « tribal pop » bien reconnaissable égayent les quartiers de Shoreditch (Dream Come True Building), White City (Les jumeaux), Canary Wharf (Adams Plaza Bridge)… Pluridisciplinaire, elle s’inspire de tous les petits détails visuels et architecturaux qu’elle prend en photo pendant ses voyages. Ses premiers souvenirs de couleur remontent du Maroc, lors d’un séjour chez des amis de ses parents. Camille Walala élabore des dessins géométriques sur l’ordinateur qu’elle peindra ensuite sur des murs, des sols, des sculptures… Le tout en musique.
Son mantra : « Prendre la joie au sérieux »
Pour Camille Walala, les immeubles gris n’ont aucun sens. « On en a tous besoin de couleur ! ». Elle insuffle de la féminité et de la douceur dans la rue. Elle qui a grandi à la campagne n’a de cesse d’embellir la ville. L’espace public est sa cour de récréation, le paysage urbain, une plateforme pour disséminer du positif. Selon elle, la couleur illumine la vie et influence notre rapport à l’environnement. Son rêve serait de repeindre des HLM pour que les habitants et les passants soient fiers d’habiter ces lieux. Elle a commencé par taguer la nuit des immeubles avec un ami street artiste, avant de se lancer à 28 ans dans des études d’impression de textiles pour la mode à Brigthon. « J’ai mis du temps à aimer ce que je faisais ».
« L’art de la rue amène de la joie ! »
On la sollicite maintenant dans le monde entier (sauf en France…) pour des décorations de façades ou de places et des installations. Ses inspirations ? Le pop art façon Keith Haring, les formes géométriques abstraites de l’artiste sud-africaine Esther Malhangu, l’Op Art de Victor Vasarely. Les oeuvres hautes en couleur de Camille Walala jouent avec la 3D. L’utilisation de couleurs vives mêlées aux formes géométriques transforme l’atmosphère ambiante et apporte de la bonne humeur.
À quand une station de métro parisien rhabillée par Camille Walala ?
Marie-Blanche Camps
Site internet de Camille Walala
(Entretien en anglais) Colour in Form: Shaping Public Spaces