Artiste indissociable de son environnement : la nature et les lieux qu’elle occupe, son esprit de composition ancré dans son ADN, fait le reste. Tout s’organise, trouve sa juste place dans les peintures de Claire Basler, ses murs peints, le placement d’un meuble ou d’un objet, l’agencement d’une pièce. Magique !
Détermination – Énergie – Envie – Force – Imagination
Dans les années 90, j’ai découvert Claire dans son atelier de Montreuil, une ancienne chaudronnerie, revisitée, investie par sa propriétaire. Une belle lumière, un charme indéfinissable dans une banlieue austère. Aujourd’hui, c’est un château en Auvergne qui a l’honneur de l’accueillir depuis 2011.
Nouvelle dimension, challenge extrême. Tout est immense, le château, les communs, le parc et les jardins. Premier hiver sans chauffage, atelier impraticable sous peine d’onglet, son mari, Pierre Imhof, et elle autour du poêle… Mais ce couple est incroyable. Des bâtisseurs et des artistes. Ils auraient pu vivre à Venise à la Renaissance. Des merveilles naissent de leur imagination et de leurs mains. Pierre restaure pas à pas le château et tous les bâtiments qui l’entourent. Il crée des meubles, des suspensions géantes. Claire peint des toiles à la dimension du nouveau lieu et décide de peindre… les murs. Ici une forêt de bouleaux, là des murs de fleurs, anémones, ombelles, chaque pièce a sa personnalité, son identité. La nature rentre par les fenêtres et renait sur les murs.
Douceur – Générosité – Harmonie – Lumière – Profusion
À cette magie s’ajoutent des éléments de décors parfaitement choisis : des objets et des meubles chinés côtoient en harmonie des « créations maison », tels ses abats jours en simple papier agrafé qui ponctuent la maison ou des productions de la grande distribution revisitées. La couleur est partout : sur les murs, sur les parquets, de couleur différente à chaque étage, et dans les immenses bouquets, ou parfois même les arbres, qui ornent chaque pièce. Inlassablement, pièce par pièce, étage par étage, le château s’embellit, s’habille.Chaque année, le château ouvre pour quelques jours ses portes au public et c’est Noël. On pousse les portes de nouvelles pièces et c’est comme si l’on ouvrait un cadeau-surprise. Que va-t-on trouver ? Quelle nouveauté ? Quelle découverte ? Qu’est-ce qui a changé ? Un coup de cœur cette année pour le magnifique et immense dortoir façon vingt mille lieux sous les mers et dans les nuages.
Claire voyage à travers le monde pour répondre aux demandes de ses clients qui veulent vivre dans sa peinture. Et, le château compte une trentaine de pièces dont la moitié environ restent à inventer. Quel beau terrain de jeu !
Agnès Brunel Averseng