En grande photographe qu’elle est, Geneviève s’est toujours intéressée à l’environnement. Elle a fait une carrière bien récompensée dans l’observation animalière et s’occupe maintenant de sauvegarder la biodiversité en limitant la prédation des chats sur la nature en milieu urbain.
Le Bec-en-sabot l’a rendue célèbre
Geneviève est spécialiste de l’Afrique et de Madagascar. Elle a reçu le premier prix Nature-environnement au World Press Photo en 2002, date où je l’ai connue au Festival Jules Verne. Nous étions membres du Jury. Elle a également reçu plusieurs autres prix pour ses reportages photo. Enfin, elle s’est vue décerner le Prix des Explorateurs Thomas Allix en 2009 par la Société de Géographie de Paris pour son livre édité l’année précédente « Sur les traces du roi des Marais »¹. Il s’agit du Bec-en-sabot dont la population est en péril. Geneviève a « traqué » cet animal d’un autre âge, proche du pélican, avec son appareil photo aux confins de la Zambie et du Bostwana pendant trente-trois mois, en immersion totale dans les marais à papyrus.
Et aujourd’hui les chats abandonnés
Depuis une dizaine d’années Geneviève préserve la biodiversité à sa façon. Elle s’occupe d’une friche à ronciers tout près de chez elle dans le 18ème à Paris et de jardins partagés où se trouvent des plantes, des insectes, des oiseaux, des hérissons et… des chats. Elle tient à récupérer ceux qui sont en danger, ceux que l’École du chat et la SPA n’ont pas recueillis. Ceux abandonnés par des maîtres indignes qui s’en sont débarrassés une fois lassés de leur compagnie. « Récemment j’ai mis un temps infini à libérer un chat englué jusqu’au cou dans un piège à rat posé par les habitants du quartier. Il se débattait dans des souffrances extrêmes », s’attriste Geneviève.
Réduire la souffrance animale
Geneviève espère, en jouant son rôle de veilleur sanitaire, en capturant les chats, en les nourrissant, les soignant et parfois en les récupérant chez elle, réduire cette misère animale en milieu urbain. « Un grand nombre sont passés par ma salle de bains. J’en ai abrité temporairement jusqu’à 20, actuellement je n’en ai que 13. » confie-t-elle en souriant. « On s’y attache et après on a du mal à les placer, à les confier à quelqu’un de responsable. » Elle veut aussi limiter les prédations en les stérilisant. Cela effectue moins de pression sur la biodiversité. Avec le soutien financier de l’École du chat du 18ème, elle en a fait stériliser 80 en tout depuis dix ans. Cela permettra notamment de conserver les hérissons qui sont en voie de disparition.
Enfin, un « gentil Véto » qui connait bien les « Dames à chats » explique qu’un chat sauvage est plus difficile à manipuler qu’un autre. Bien souvent, il n’est pas en bonne santé, pas propre, a des maladies de peau (la teigne ou autres), il griffe, … Le temps passé auprès de lui est important, mais cela vaut certainement un effort pour préserver la biodiversité.
Isabelle Brisson