Laurence Paoli, une réponse pour préserver la nature

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Communicante depuis plus de vingt-cinq ans dans le domaine scientifique, Laurence publie le livre qui lui tient à cœur. Elle explique que les zoos constituent un maillon important de la préservation des espèces en faisant le tour de ce sujet d’actualité sensible.

Un parcours Nature

Laurence commence par des études de droit et de marketing, puis crée en 1990 le premier service de communication traitant de la conservation de la biodiversité animale au sein du Muséum à Paris (MNHN). Ensuite elle est à l’origine d’Urban Nomad, un cabinet de conseil en communication spécialisé en Sciences de la Vie et de la Terre. Enfin elle fonde l’Institut Unlimited Nature qui devrait permettre d’informer en amenant à une réflexion globale sur le sujet.

Conservation et préservation

« J’en avais marre de ce que l’on dit sur les zoos. Alors j’ai pris huit mois pour écrire un bilan non émotionnel sur leur état en Europe », explique Laurence, études scientifiques, bilans chiffrés et énoncés des mesures prises à l’appui. Les zoos constituent un maillon important pour la préservation des espèces. Leur mission : conservation, pédagogie et recherche. Grâce à un programme d’élevage du zoo de Copenhague le « Diable de Tasmanie » (un marsupial carnivore australien) est sauvé. Grâce au zoo de Jersey, la Grenouille « poulet des montagnes » de la Dominique peut à nouveau vivre in situ. La liste est longue des animaux préservés par les zoos. C’est leur mission ainsi que le bien-être des animaux, confirment une directive de 1999 et un arrêté de 2004.  De nombreuses associations y veillent¹.

Animaux sauvages et domestiques

Les animaux sauvages sont protégés en tant qu’« êtres sensibles » au même titre que les animaux domestiques. Et, soit dit en passant, une créature domestique n’est-elle pas en captivité chez son maître ? Dans les zoos les bêtes bénéficient de vétérinaires et de soigneurs. Ce dernier métier est validé par un diplôme et possède un congrès international (ICZ). Ces professionnels parent notamment à l’ennui qui assaille parfois les animaux et aux stéréotypes qui peuvent en découler (mouvements répétitifs sans but).

La liste rouge des espèces menacées d’extinction de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) en mentionne 13 868, soit 40% des amphibiens, 14% des oiseaux et 25% des mammifères au niveau mondial. Ainsi que 30% des requins et raies, 33% des coraux constructeurs de récifs et 34% des conifères.

Implication croissante

À l’argument de la diminution de variabilité génétique des animaux captifs, on peut opposer l’anthropisation des milieux² et les changements climatiques qui rendent les habitats impropres à la conservation du patrimoine génétique de l’animal. Les « stud books », des registres généalogiques ont cours dans quelques 200 établissements européens gérés par l’EAZA³. Sa conférence annuelle vient de se dérouler en Espagne. 881 participants ont travaillé pour s’impliquer encore davantage dans la conservation des espèces animales. Une nouvelle campagne 2020-2021 sera bientôt lancée sur les ressources aquatiques durables.

Et c’est justement aussi pour s’impliquer davantage que Laurence a décidé de creuser encore le sujet et de l’appréhender sous tous ses aspects.

Isabelle Brisson

LIRE « Zoos, un nouveau pacte avec la nature » de Laurence Paoli (Buchet Chastel, mars 2019, €12)

¹Parmi elles l’UICN, WWF, Traffic, IFAW, … et une multitude de fondations, associations ou fonds de dotation.
²Transformation des paysages sous l’action de l’homme.
³Association Européenne des Zoos et Aquariums.

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