Née Giselle Tallone à Cannes en 1921 de parents d’origine italienne marchands de fleurs, fruits et légumes, Gisèle Pascal, devenue actrice, connait son heure de gloire dans les années 1940 et 50, tout autant qu’une riche vie amoureuse, avant de tomber dans l’oubli. Récit de la vie de celle qui fut nommée « une princesse sans couronne ».
Une carrière cinématographique dense
Un jour de 1941, la jeune Gisèle, qui suit des cours de danse à Cannes, croise les pas de l’acteur Claude Dauphin qui lui propose de faire du théâtre avec sa troupe à Paris. La Côte d’Azur, alors en zone libre, est devenue un refuge pour le monde du spectacle durant la Seconde guerre mondiale. Une fois à Paris, très vite repérée par le réalisateur Yves Allégret, elle décroche son premier rôle dans « Les deux timides », mais c’est Marc, son frère, qui la lance en 1942 avec « L’Arlésienne », puis en 1943 avec « La Belle aventure » où elle partage l’affiche avec Micheline Presle. Tout va vite alors pour la jeune débutante. Après la Libération, très sollicitée, elle enchaine les tournages. Elle incarne en 1953 probablement son plus grand rôle dans « Horizons sans fin », le biopic de Jean Dréville retraçant la vie de la célèbre aviatrice Hélène Boucher. Plus rare à l’écran à partir des années 1970, elle fera un retour à l’affiche dans les années 1980 avec plusieurs films et remontera même sur les planches en 1982.
Gisèle adorait chanter, ce qu’elle fera plusieurs fois pour le cinéma. Pour ceux qui veulent entendre sa jolie voix, pourquoi ne pas écouter « Un oiseau chante »¹, la BO du film « Madame et son flirt ».
Une carrière amoureuse riche en rebondissements
Côté vie privée, tout s’enchaîne aussi. On lui connait une liaison avec Yves Montand en 1946, avant qu’elle ne rencontre le prince héréditaire Rainier de Monaco en 1947 à Saint-Jean-Cap-Ferrat. Coup de foudre réciproque ! Le couple entame une belle histoire d’amour qui durera 6 ans. Mais Rainier monte sur le trône en 1949, son mariage devient donc une affaire d’État. Redoutant sans doute la désapprobation de ses sujets, il décide de mettre fin à leur histoire en 1953. On parle des origines de Gisèle qui n’auraient pas plu ou même d’une fausse rumeur de stérilité colportée sur le Rocher… Éconduite, Gisèle entame alors une liaison avec l’acteur Gary Cooper croisé sur un plateau de cinéma avant de finalement retrouver en 1954 sur le tournage de « Marchandes d’illusions » son amour de jeunesse, Raymond Pellegrin, celui dont on disait qu’il avait la plus belle voix du cinéma français. Le couple se marie l’année suivante et le restera jusqu’à la fin de leurs jours. Ils auront une fille, Pascale, née en 1962. De quoi démentir les rumeurs du Rocher…
Ensemble, Gisèle et Raymond Pellegrin rachèteront le restaurant Lapérouse en 1974 où ils recevront le « Tout Paris » pendant quelques années. Gisèle mourra la première en février 2007 à Nîmes, suivie quelques mois ensuite par Raymond. Ils sont aujourd’hui enterrés tous les deux dans le Var. Même sans couronne, un mariage heureux qui durera plus de cinquante ans !
Marie-Hélène Cossé
LIRE « Giselle Pascal, la princesse sans couronne » d’Eric Antoine Lebon (éditions L’Harmattan, mars 2023)
¹« Un oiseau chante », la BO du film « Madame et son flirt »
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