Le temps qui passe ne lui fait pas peur. Son corps et son esprit restent jeunes. Quand on aime, les années s’écoulent lentement pour vivre chaque instant de partage avec l’être aimé. Macha a aimé souvent et toujours intensément. À 82 ans, elle est toujours encore une aventureuse de l’amour.
Une jeunesse aristocratique
Maria-Magdalena Vladimirovna, c’est son nom, avant d’être une actrice et une écrivaine, était fille d’un prince issu de la noblesse ukrainienne et exilé avec sa famille sur la Côte d’Azur après la Révolution de 1917. Elle grandit au Maroc où son père fait des recherches sur les agrumes puis, propriétaire d’un vignoble à Antibes, il développera la culture des œillets, avant de décéder. Sa famille émigre alors à Paris où Macha interrompra vite ses études pour suivre les cours d’art dramatique de Charles Dullin. Elle sera comédienne avec le prénom de Macha, diminutif de Marie, et choisira le nom de Méril en référence à la chanteuse de jazz, Helen Merrill.
Théâtre et cinéma, rien ne l’arrête
De Gérard Oury à Jean-Luc Godard, de Luis Buñuel à Bertrand Blier ou de Claude Lelouch à Maurice Pialat, si elle n’est pas l’héroïne principale, elle est de tous les grands films, avec une étape à New-York où elle est élève à l’Actors Studio et tourne sous la direction de Daniel Mann. Macha n’est pas une jeune première car elle ne répond pas aux critères de l’époque avec ses formes « J’ai toujours considéré mon corps comme mal foutu mais de façon harmonieuse. » Un premier mari italien, une vie à Rome avant de divorcer et un second mari, le compositeur Michel Legrand, aujourd’hui décédé, qu’elle avait connu autrefois puis perdu de vue pour mieux se retrouver, son grand amour !
L’amour physique est essentiel
Elle aura des amours éphémères ou longues, où la sexualité aura pris tout son sens, comme celle vécue pendant quatre années avec Luciano D’Alessandro¹. « Cet homme a été la liaison sexuelle la plus extraordinaire de ma vie… Assez vite, j’ai su que nous n’irions pas très loin tous les deux … Et il faut accepter que le sexe est, parfois, une fin en soi. » Macha pense que les femmes qui bravent les conventions en tirent un profit. Et son aventure amoureuse avec le comédien Stéphane Freiss lui a appris à vivre mieux, à ne pas craindre le lendemain ou l’absence de l’aimé. Macha en a aussi tiré la conclusion que les hommes n’aiment pas toujours les fortes personnalités, qu’elle prenait trop la lumière, ce qui ne plaisait pas à ces messieurs qui faisaient souvent acte de misogynie.
« J’ai la chance de ne pas être une star » dit-elle au magazine Gala « Je suis une outsider qui peut se permettre de vieillir. Jeune, j’avais ce que la nature m’avait donné. Maintenant, j’ai la beauté que je mérite. » Et d’ajouter en parlant des amours à venir : « Ne refusez aucune histoire qui se présente à vous. Surmonter une relation néfaste, morfler, c’est aussi apprendre ensuite à aller vers ce qui nous fait du bien profondément. »
Vicky Sommet
¹« L‘homme de Naples » Macha Méril aux éditions l’Archipel, novembre 2022. L’histoire d’une rencontre électrique et sensuelle avec ce photographe qui le premier a pris d’elle des clichés entièrement nue.
À NOTER :
♦ Macha sera au Théâtre Montparnasse dans « Une étoile » début février 2023.
♦ La Galerie Cinéma présente jusqu’au 31 décembre une exposition des photographies de Luciano D’Alessandro issues du livre « L’homme de Naples » qui en montre une cinquantaine et dont la plupart sont exposées à la Galerie. 26, rue Saint-Claude, Paris 3e, du mardi au samedi de 11h à 19h.