Ranger… à mort

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Fouillis, désordre, pagaille, capharnaüm, foutoir, bazar… Du « Range ta chambre ! » à « J’en ai assez de vivre dans ce foutoir ! », le rangement revient de façon récurrente et saisonnière : à la rentrée de septembre, avec les bonnes résolutions de janvier, pendant le grand nettoyage de printemps. Sans parler du confinement pendant lequel il a fallu vivre du jour au lendemain dans un même espace travail et vie…

Le désir de se désencombrer

Que vous ayez vidé la maison d’un proche décédé, que vous ayez déménagé dans un appartement plus petit ou que vous ayez eu besoin de faire du tri chez vous pour éviter d’étouffer, le rangement est inéluctable ! À l’heure où la sur-consommation fait place à la décroissance ou à la « sobriété heureuse » chère à Pierre Rabhi, le désir de se désencombrer se profile ; il est temps de se poser la question de l’environnement dans lequel on souhaite vivre.

« N’aie rien chez toi que tu ne saches utile ou que tu croies beau » : c’est cette citation de William Morris, fondateur du mouvement Arts & Craft qui inspire chaque jour Isabelle Lamy, professional organiser à Londres. « Ce sont majoritairement les femmes, de tout âge, qui sont affectées par le fouillis. Le désordre est une source de stress 24h/24, c’est une souffrance mentale, un poids sur les épaules. J’encourage les personnes qui viennent à moi à garder uniquement les objets qui sont utiles, nécessaires ou beaux. Faire du tri est un moment douloureux, car il y a de l’émotionnel dans les objets, mais cela procure tellement de bien-être à long terme. Je suis heureuse de leur permettre d’avoir plus de plaisir à être chez eux, dans un environnement agréable. »

« Death cleaning »

Après Marie Kondo, la Japonaise qui se sépare de tout ce qui ne lui apporte pas de joie, Margaretta Magnusson, la Suédoise ne garde que ce qui sera utile pour les personnes qui lui succèderont… Dans son ouvrage Death cleaning (le rangement de la mort), elle conseille aux personnes de plus de 65 ans de commencer à trier leurs affaires avant de mourir, pour ne pas laisser aux proches la lourde tâche de faire le boulot à leur place. Comme trier demande du temps, on peut tout à fait nettoyer à mort tout au long de sa vie, en commençant par le grenier, le garage ou surtout le garde-meuble et en donnant tout ce qui nous encombre (objets, livres ou meubles) aux amis, à la famille ou à une association.

Alors pour faire place nette, pour libérer de l’espace, pour s’alléger, pour repartir d’un bon pied, trions et rangeons nos affaires ! Et si la façon de trier notre maison nous aidait à faire un tri dans le fouillis de notre vie ?…

Marie-Blanche Camps

The Gentle Art of Swedish Death Cleaning, Margareta Magnusson
Ranger : l’étincelle du bonheur, Marie Kondo
Isabelle Lamy, professional organiser, Idea for your Space

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