Magasins fermés pour cause de crise sanitaire, restaurants et bars aux abonnés absents pour éviter les réunions et boutiques affichant fermeture définitive, les rues parisiennes sont moroses, sombres et silencieuses. Et le long des trottoirs, cette vue de rideaux métalliques noirs a de quoi avoir un effet néfaste sur le moral. Et voilà que des groupes de graffeurs et autres tagueurs envahissent la ville et à coup de bombes (pacifiques) ils inondent de couleurs les devantures des commerces. Avec ou sans l’accord des propriétaires, ils installent une grande bâche au sol pour éviter les éclaboussures sur le trottoir et, à plusieurs, sous le regard étonné mais admiratif des passants masqués, ils font apparaître des personnages réels ou allégoriques, des dégradés de couleurs qui vont refléter le soleil d’automne et rendre la rue plus gaie. L’art dans la rue et la liberté d’expression à l’honneur, moi je dis oui !
Vicky Sommet
