L’union fait la farce, tel était le titre d’une émission sur France Inter en réaction aux tragiques événements de Bruxelles. Après la sidération, la tristesse, la colère, on a vu que l’humour belge (si l’humour a une géographie) était toujours bien vivant. Micro, radio, vidéo, stylo… tous les médias de ce pays meurtri se sont exprimés avec cette poésie, cette dérision, cet absurde caractéristiques. Les héros de BD – de ceux de la ligne claire au chat de Geluck -, le manneken-peace, le drapeau tricolore, la journaliste Charline Vanhoenacker* très en verve, la Youtubeuse « Megan ne comprend pas », les salles de stand-up… même les frites ont eu leur mot à dire. Faire sourire avec du drame n’est pas toujours exercice facile et expression partagée mais, comme un exutoire libérateur et nécessaire, l’humour est ici, à sa manière une sorte de sparadrap cicatrisant sur une plaie à vif. Alors, à la veille du premier avril, n’hésitons pas à respecter cette tradition du poisson accroché dans le dos, de la blague téléphonique, du canular au bureau… On a toujours le droit de rire. L’humour est une forme de résistance, une arme dont le port devrait être obligatoire, sans risque de déclencher les alarmes des portiques de sécurité !
Christine Fleurot