Je regarde comme vous les magazines féminins chaque semaine dans l’idée de me mettre au goût du jour et dans l’espoir de trouver un pull, un bijou, une écharpe qui m’irait comme un gant. Parce que je suis curieuse, je note un jour la marque d’un manteau qui me plaît, de couleur beige, long, en fausse fourrure et à un prix raisonnable… mais la suite en dit long sur ma naïveté !
Première déconvenue. Je me rends à la boutique citée pour m’entendre dire dans un premier temps, après avoir feuilleté le catalogue et interrogé les vendeuses… et vendeurs (car oui, c’est au rayon hommes qu’il devrait se trouver), « pourquoi pas, sans boutonnage, on ne verra pas qu’il s’agit d’un modèle masculin » et dans un deuxième temps « on ne le trouve qu’à New York ». Si je reviens en arrière, je peux pourtant vous confirmer que je lisais un magazine français qui prend bien soin d’inscrire en dernière page les adresses des fournisseurs des vêtements portés par les mannequins. Très énervée, je sors en me promettant de ne plus acheter de produits de cette marque !
Seconde expérience. Sur la page de mon hebdo féminin, je flashe sur une jupe en cuir noir, longueur midi et à godets. « Je me voyais déjà » aurait chanté Aznavour ! Je la voulais et me précipite aussitôt en un coup de métro dans une boutique de la marque indiquée et rentre toute joyeuse avec ma page déchirée à la main pour m’entendre dire « Oui, c’est bien la collection automne-hiver 2015-2016, mais nous ne l’avons pas ». Grand mal me fasse, la vendeuse sympa tapote sur son ordinateur pour essayer de voir où je pourrais dénicher l’objet de mes désirs. Que nenni, la jupe portait la mention « produit de presse «, donc fabriquée à quelques exemplaires, juste pour les photos !
En résumé, pour attirer le chaland que nous sommes, on nous appâte avec un vêtement qui n’est pas à vendre parce qu’une fois à l’intérieur du magasin nous allons bien nous laisser tenter par autre chose plutôt que de sortir bredouille et déçue de n’avoir rien acheté. Mesdames, la colère n’a pas que des mauvais côtés, elle nous incite à être plus vigilantes, plus sélectives, plus capricieuses peut-être mais aussi plus volontaires.
J’ai, comme le corbeau de la fable de La Fontaine, « honteux et confus, juré, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus ! ».
Vicky Sommet
Si vous êtes, avez été ou serez peut-être un corbeau, n’hésitez pas à me le dire, je me sentirai moins seule !