« Papou, j’ai plus pied ! » « Mamita, j’ai déraillé ! »… Au regard du nombre de grands-parents flanqués de leurs petits-enfants sur les plages ou pistes cyclables visiblement « les anciens » n’ont pas été si blacklistés que cela en cet été particulier et finalement miraculeusement javellisés du sceau de « personnes à risques ». Longtemps séparés, on rattrape le temps perdu. Les parents bien sollicités pendant le confinement apprécient ce relais de solidarité familiale : 49% des enfants de moins de 6 ans sont gardés par leurs grands-parents pendant les vacances (22 jours en moyenne par an). Sachant qu’aujourd’hui, une femme sur deux devient grand-mère à 54 ans et que les hommes deviennent grands-pères à 56 ans, cette génération silver, pour la plupart très en forme physique, est apte vêtue d’un shorty à tous les plongeons mais pas non plus à toutes les concessions. Que restera-t-il de cette parenthèse estivale intergénérationnelle inédite ? Certainement beaucoup de complicité, de transmission, de pleurs et de rires. Les maillots de bain rincés, la rentrée s’affichant encore floue sur le plan sanitaire, attention donc au jeu de « cette » famille. Dans le cas où on demande le grand-père ou la grand-mère – qui veillent parfois aussi sur leurs propres parents âgés- on pourrait entendre « Désolés, Papou a piscine, Mamita a yoga ! »
Christine Fleurot