Renouer avec la tradition littéraire de Saint-Germain-des-Prés, plonger dans l’univers d’un auteur de renom, le mettre en scène devant des convives venus nourrir corps et esprit, partager un moment convivial de respiration et de bien-être, c’est le pari fait par Christine Bach, fondatrice du Rendez-vous Rive Gauche.
Son parcours ? Issue d’une famille de l’ouest de la France où la lecture tient une place importante, dotée d’une grande curiosité, juriste de formation, une rupture dans sa vie de feme à 38 ans la pousse à s’intéresser et à se former à la philosophie, puis à la psychologie jungienne. De rencontre en rencontre, elle s’installe à Paris, découvre le théâtre, puis, en 2009, à la suite d’un accident de vie, abandonne le juridique pour monter un premier salon littéraire. Aujourd’hui, Le Rendez-vous Rive Gauche fête sa quatrième année. D’abord dans les salons de l’Hôtel Bel-Ami, il se tient aujourd’hui chaque mois au premier étage du restaurant Les Éditeurs, institution germanopratine.
Qui est-elle ? Elle se définit comme une femme contemporaine, désireuse de se réaliser, soucieuse de partager, transmettre et essaimer. Pour elle, notre société, revenue du féminisme, doit réhabiliter le féminin. L’idée du cercle est de faire naître de la rencontre entre un auteur et son public de nouvelles idées, des évolutions, voire des vocations¹, qui amènent à de nouvelles créations. Christine Bach se défend d’être une animatrice de salon mondain. Elle se veut catalyseur. Des liens se créent au cours de chaque soirée. Ce n’est pas tant le mot littéraire qui l’attire que la psychologie, la philosophie et la spiritualité. Comment trouver un sens derrière le style ?
À quoi ressemble une soirée ? C’est une soirée d’auteur. Le choix est avant tout celui d’un homme ou d’une femme et de son univers, souvent au centre de l’actualité, connu ou coup de coeur. « J’attends la rencontre » nous dit Christine. Elle a déjà reçu depuis le début de l’année Frédéric Lenoir, Natacha Polony, Daniel Rondeau. Il s’agit d’un moment convivial, l’occasion de faire une pause dans nos vies, arrêter le temps et se laisser inspirer tout en partageant un bon dîner avec des invités rencontrés pour l’occasion dans le joli décor de ce restaurant de Saint-Germain-des-Prés. L’ambiance est bon enfant, bienveillante. L’écrivain peut se livrer sans détours en répondant aux questions toujours bienveillantes de Christine qui associe à son auteur, en fin de soirée, avant les dédicaces, une découverte artistique (musique, peinture, écriture, sculpture..).
Quel public ? Il est varié. Entre 70 et 90 personnes. Des femmes et des hommes, plutôt midetplus… Certains fidèles reviennent d’une soirée à l’autre. D’autres se déplacent pour un thème ou un auteur.
Promotion et rayonnement de la culture. Christine, toujours bouillonnante d’idées, vient de créer avec Stéphane Ruffier-Meray le Prix littéraire franco-italien Marco Polo Venise qui récompensera au mois de juin un roman de la rentrée littéraire 2015/2016 écrit ou traduit en langue française « célébrant la richesse des cultures, l’altérité et l’universalité ». Le prix sera remis au lauréat le samedi 11 juin au Palais Morosini² à Venise, carrefour de l’Orient et de l’Occident.
Christine poursuit ainsi, dans la tradition d’un quartier pourtant en pleine mutation, la vocation de faire rencontrer des gens et des idées. Ses soirées sont un moment de respiration et de partage, mais aussi une quête de savoir et de sens. Pari réussi !
Marie-Hélène Cossé
Facebook Christine Bach ou Le Rendez-vous Rive Gauche
¹Christine Michaud monte un salon littéraire à Montréal après avoir rencontré Christine Bach.
²Première délibération le lundi 21 mars à l’Ambassade d’Italie à Paris (7 ouvrages sélectionnés). Deuxième délibération en mai à l’Ambassade de France à Rome (trois finalistes). Les autres membres du Jury présidé par Murielle Mayette-Holtz, ancienne directrice de la Comédie française et nouvelle directrice de la Villa Médicis, sont Evelyne Bloch-Dano, Michèle Fitoussi, Simonetta Greggio, René Guitton, Daniel Rondeau, Alberto Toscano et Florian Zeller.