Entre soldes aux grands magasins ou pause déjeuner, faites un entrechat à l’Opéra de Paris pour découvrir une exposition consacrée à l’influence stylistique et artistique de la danse américaine. Un panorama de plus 70 ans d’échanges et de créations entre nos deux pays qui prend vie aussi à travers de nombreux ballets dans différents lieux de la capitale.
Tout a commencé en 1947 avec la venue de George Balanchine, émigré aux États-Unis, héritier des Ballets russes, qui crée des ponts entre le futur New York City Ballet et la très académique École de danse française. Incise à cette facette de la danse américaine, le passage magique de Gene Kelly. Ne manquez pas cette capture vidéo du Pas de dieux monté par ce chorégraphe de génie, à la fluidité et la virtuosité incomparables, pour Claude Bessy en 1960. Le jazz, la modern dance et la comédie musicale ont désormais leurs entrées au Palais Garnier.
À travers ce parcours, on comprend la complexité de l’administration de cette école nationale française de la danse avec cette succession de directeurs et de maîtres de ballet et sa technique classique face à la modernité, au métissage et la libération des corps dans la création américaine. On y voit l’influence d’acteurs majeurs comme Carolyn Carlson, Merce Cunningham, John Cage, William Forsythe, Noureev, Martha Graham… mais aussi le travail du GRCOP (Groupe de recherches théâtrales de l’Opéra de Paris) qui ont su faire bouger les lignes, inventer de nouveaux langages.
Vidéos, croquis de chorégraphie, photos, costumes retracent aussi l’évolution des décors, des mises en scènes et des costumes au cours de ces années. Entre académisme français et inventivité outre-atlantique, ce dialogue artistique fructueux est toujours bien vivant. À preuve cette riche saison estivale de ballets américains à Paris.
Christine Fleurot
Chorégraphes américains à l’Opéra de Paris de Balanchine à Forsythe, Opéra de Paris-Palais Garnier, Bibliothèque Musée de l’Opéra, entrée à l’angle de la rue Scribe et Auber. Tous les jours de 10h00 à 17h00 (jusqu’à 18h00 du 17 juillet au 11 septembre).
