En poste en Australie et à New-York pour vendre la France, elle rentre pour ouvrir l’Office du tourisme de Malte puis diriger celui de l’Ontario. Avant de représenter l’Irlande du Nord et de se passionner pour cette entité britannique et sa jumelle indépendante, la République d’Irlande.
Le général de Gaulle
2019 est l’année de la commémoration du départ du Général du gouvernement français. Isabelle avait déjà organisé en 2011 une exposition avec des photos et de nombreux documents rappelant ce séjour en Irlande. Elle part maintenant avec une équipe de France 3 pour réaliser un documentaire qui sera diffusé en octobre prochain sur ce voyage où il a séjourné dans cinq endroits différents du 10 mai au 19 juin 1969.
Pourquoi ? Sans doute parce que la nouvelle République est un pays neutre, éloigné des politiques et séparé de sa voisine par une frontière, l’Angleterre, d’où avait été lancé en 1940, l’Appel du 18 juin… Et peut-être aussi par filiation avec son aïeule Marie-Angélique McCartan. De Sneem à Cashel House, il se promena avec son épouse Yvonne dans la campagne riche de châteaux, de landes, de troupeaux de moutons, de lacs bleus et de falaises noires, et aujourd’hui, on peut s’asseoir sur un fauteuil où le Général méditait et contemplait la mer.
L’Irlande, la voisine next door
Les Français connaissent l’Irlande mais avec des idées toutes faites. C’est le pays de la pêche, du golf et de la littérature. « C’est un peu la Grèce du nord, ses habitants ont toujours une idée, parlent de tout avec humour et ne disent jamais je ne sais pas ! » Mais ils ignorent souvent l’Irlande moderne aux dépens des vacances en roulotte avec des pubs sympathiques et des habitants accueillants.
« Pour moi, c’est l’avant-poste des États-Unis avec 45 millions d’Américains d’origine irlandaise et un aspect dynamique qui habite tous les Irlandais. Ils sont souvent très en avance comme dans le domaine informatique ou celui de la gastronomie, avec de nombreux chefs primés et une cuisine bio avant même que cette appellation ne soit homologuée.
L’Irlande demain
Hard border ou pas, frontière ou barrière douanière, l’avenir du Brexit dira ce qu’il adviendra des échanges entre les deux Irlandes. On se souvient que la vache folle anglaise passait allègrement au sud à travers champ pour éviter les contrôles sanitaires !
« Mis à part les religions protestantes ou catholiques, ce sont les mêmes gens ! Mais une autre conséquence de l’émigration irlandaise, ce sont les nombreux vignobles du Médoc créés au 18ème siècle par des émigrés comme les Lynch Bages, Barton ou Johnston. Je prépare une exposition sur ces châteaux pour les Journées du Patrimoine dans la région de Saint-Estèphe. Et on ne pourra plus dire demain que l’Irlande est verte parce qu’il pleut tout le temps … grâce au changement climatique, il y a même du beau temps ! ».
Vicky Sommet