Une vie en zig-zag, Ina Badonte suit des études en sciences, enchaine avec le métier de consultante en gestion de projets, un crochet du côté de l’organisation de mariages et, aujourd’hui, elle aide les femmes à se réinsérer dans le monde du travail en composant des bouquets de fleurs locales.
Commençons par le commencement
Des études médicales, le point de départ pour une carrière dont elle ne connaissait pas la finalité. « Je n’ai pas aimé l’ambiance des concours, les sélections dès les prises de notes et les bagarres entre étudiants pour un nombre de places limité ». Retour à l’université pour une formation en biologie, mais là encore pas de réel engouement ! Deuxième départ, la comptabilité et les finances car Ina est bonne en math. « Quand je n’aime pas, je ne perds pas mon temps et j’ai donc tout essayé, la finance, l’assurance, la banque, pour atterrir dans un grand cabinet de conseil où je me suis intéressée à la gestion de projets ». Cinq ans après, elle estime avoir fait le tour du consulting et réfléchit à trouver quelque chose qui lui ressemble et opte pour la décoration, une de ses passions secrètes.
Wedding planner
Après une formation pour organiser des mariages, plus une pour la décoration d’évènements, elle crée son agence d’évènementiels, mariages, baptêmes, fêtes en entreprise. « J’aime me remettre en question en permanence. Quand je me réveille le matin, je ne veux pas savoir ce que vais faire, sinon, c’est l’angoisse ! ». Découvrir et apprendre sont les maîtres-mots d’Ina, et si dans le monde de l’entreprise, elle vivait à 300 à l’heure, tout d’un coup avec sa propre agence, elle s’est retrouvée sans clients, et après six mois de dépression, elle avance grâce à son cercle proche avec les mariages d’amis, les photos shooting, les décorations florales, et les clients qu’on facture à quatre chiffres. Elle décide alors de passer un CAP de fleuriste « Pour moi un vrai métier consiste à retourner à l’école, jusqu’à ma rencontre avec l’Association Du Pain et des Roses ».
Aider les femmes en réinsertion
Des formations pour revenir dans le milieu du travail, Du Pain parce qu’il faut travailler pour gagner sa vie, Des Roses, parce que les métiers tournent autour des fleurs. L’association est devenue une entreprise sociale et solidaire où on ne travaille que la fleur française et de saison, les fleurs séchées et les fleurs champêtres. « Et puis est venue la proposition d’ouvrir le premier kiosque à fleurs parisien en tant que salariée et j’ai mis mon activité personnelle en pause depuis juillet dernier ». D’autres kiosques à venir, une école de formation, les projets ne manquent pas et quand je rencontre Ina, ce ne sont pas des roses ni des tulipes venues de loin mais des renoncules, des tiges de forsythia ou de genêt. Fleurir l’avenir des femmes, quel beau projet !
Vicky Sommet
Du pain et des roses, fleuriste écologique et solidaire, Place d’Estienne d’Orves – Paris 9 ème